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Actualités - CHRONOLOGIE

MEA : démission hier de six membres du conseil d'administration L'assemblée générale se réunira le 9 janvier

Après trois semaines d’investigations judiciaires, les rebondissements dans l’affaire de la MEA s’accélèrent . D’une part, l’enquête est sur le point d’être clôturée et d’autre part, la Banque centrale — qui se faisait discrète depuis la note envoyée au parquet — a commencé à réagir directement, en demandant la convocation d’une assemblée générale de la compagnie — dont elle détient 99,7% des actions.
Non seulement les 11 membres du conseil d’administration (ils devraient être 12, mais un siège est vacant depuis qu’Air France a vendu ses actions) ont fixé la réunion de l’assemblée générale au 9 janvier, c’est-à-dire à la veille de l’expiration de la délégation de pouvoirs du PDG Khaled Salam à M. Khattar Hadathi, mais six d’entre eux ont aussi présenté leur démission. La raison? Faciliter l’élection du nouveau conseil d’administration de la compagnie. D’ailleurs, la réunion du conseil d’administration achevée, les six administrateurs démissionnaires, accompagnés du PDG par intérim, se sont rendus auprès du gouverneur de la Banque centrale pour lui remettre les lettres de démission. M. Riad Salamé a remercié M. Hadathi, mais
aussi MM. Georges Yacoub,Ramzi Jreige, Makram Alamuddine, Youssef Takla, Mahfouz Skayné et Nadim Daouk, pour les services qu’ils ont rendus à la compagnie et «pour leur coopération avec la Banque centrale ces derniers temps». La plupart d’entre eux ont été entendus — ou seront entendus aujourd’hui — par le chef de la brigade criminelle , le général Béchara Salem, et ils ont donc permis à l’enquête judiciaire de progresser.
M. Riad Salamé s’est ensuite rendu au palais de Baabda pour un entretien avec le chef de l’Etat. Pour certains observateurs, c’est l’indice que l’on discute déjà des noms qui formeront le nouveau conseil d’administration.
Selon des sources proches de la compagnie, les 5 autres membres du conseil d’administration devraient aussi présenter rapidement leur démission. Mais cela n’empêchera pas la compagnie de fonctionner normalement, d’autant que les démissions seront effectives à partir de l’élection d’un nouveau conseil d’administration.
La crise ouverte il y a un mois serait donc en voie de règlement et la MEA sera bientôt dirigée par une nouvelle équipe, qui sera peut-être débarrassée de l’encombrant contrat de location de trois avions pour une durée de 5 ans, conclu le 4 juin 97 entre la MEA et la Singapore Airlines. C’est que, parallèlement à tous ces rebondissements, les pourparlers de Londres entre les représentants de la Singapore Airlines et M. Michel Tuéni, représentant la Banque centrale, afin de renégocier les clauses du contrat contesté, ont commencé. D’ici la fin de la semaine, ils devraient soit aboutir à un amendement du contrat en faveur de la MEA, soit à un conflit ouvert entre les deux parties, qui sera alors porté devant une cour d’arbitrage internationale à laquelle il appartiendra de définir les conditions de la résiliation du contrat.
En attendant l’issue des pourparlers de Londres, le parquet poursuit son enquête et il demeure déterminé à aller jusqu’au bout, même si le contrat suspect est résilié. Aujourd’hui, le général Salem entendra une nouvelle fois le Pdg de la compagnie, M. Khaled Salam, et son fils Sélim, le directeur général, M. Youssef Lahoud, ainsi que le conseiller juridique de la compagnie, Me Michel Soumrani, et Mes Youssef Takla, Ramzi Jreige et le responsable des contrats à la compagnie M. Fadi Mallat. Les investigations continuent à porter sur les différentes clauses du contrat de bail , sur la manière dont il a été conclu, ainsi que sur l’existence d’une commission illégale versée dans le cadre de ce contrat. Selon des sources proches de l’enquête, le montant total des malversations s’élèverait à quelque 20 millions de dollars, dont une surfacturation de 500 dollars par heure de vol, c’est-à-dire 15 millions de dollars en 5 ans. Le parquet est désormais convaincu que le contrat comporte de sérieuses lacunes. La dernière en date concerne l’entretien des avions loués par la MEA à la Singapore Airlines. Normalement, cette compagnie confie les travaux d’entretien des avions qu’elle loue dans la région à une compagnie koweitienne. Or, il serait récemment apparu , au cours des investigations du parquet, que l’accord avec la compagnie koweitienne aurait été résilié, concernant les avions loués à la MEA, dont l’entretien aurait été confié à une compagnie locale... Cette affaire aurait été conclue en avril dernier, au moment où était signé le protocole d’accord du contrat de bail entre la Singapore Airlines et la MEA.
Le général Salem tentera notamment d’identifier la compagnie locale chargée de l’entretien des avions loués. Il a aussi demandé à M. Khaled Salam de lui remettre aujourd’hui certains documents relatifs au contrat de vente de 3 avions Boeing appartenant à la MEA, à la compagnie américaine AIA. Ce contrat aurait été conclu en septembre dernier et les avions devraient être livrés en février 98. M. Salam amènera aussi avec lui son passeport, afin que le général puisse vérifier ses déplacements.
Selon des sources proches de l’enquête, la journée d’aujourd’hui pourrait être décisive, bien que le parquet n’annoncera probablement pas ses conclusions, avant de connaître le sort du contrat suspect, qui se joue à Londres. Mais quelle que soit l’issue des pourparlers qui se déroulent dans la capitale britannique, des sources judiciaires affirment qu’il n’est pas question d’étouffer les résultats de l’enquête. Même si ceux qui ont déclenché la crise n’en demandent pas tant.
Après trois semaines d’investigations judiciaires, les rebondissements dans l’affaire de la MEA s’accélèrent . D’une part, l’enquête est sur le point d’être clôturée et d’autre part, la Banque centrale — qui se faisait discrète depuis la note envoyée au parquet — a commencé à réagir directement, en demandant la convocation d’une assemblée générale de...