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Actualités - ANALYSE

Beyrouth suit de près le contentieux Clinton-Netanyahu ...

Selon une source diplomatique à Beyrouth, «le président Clinton est actuellement très monté contre Benjamin Netanyahu. Il lui reproche de n’avoir pas répondu à sa pressante invitation de faire progresser les pourparlers avec les Palestiniens avant la tenue de la conférence économique de Doha. Par suite de quoi, les Etats-Unis ont essuyé un refus arabe massif, englobant même des alliés sûrs comme l’Egypte ou l’Arabie Séoudite, de participer à cette rencontre très importante pour leurs intérêts dans la région. D’où un refroidissement de leurs relations avec les modérés arabes dont la Maison-Blanche impute donc la responsabilité au chef du Likoud. D’où aussi la réapparition en force dans la région de l’influence de Moscou, marquée par une tournée au Proche-Orient de Primakov puis par l’arrangement que le ministre russe des Affaires étrangères est parvenu à conclure avec Tarek Aziz, réglant ainsi la crise entre le Conseil de Sécurité et l’Irak, au grand dam de Washington».
On en serait donc au bras de fer en coulisse entre le gouvernement israélien et les Etats-Unis. Ce qui expliquerait sans doute en partie la soudaine déclaration du commandant israélien de la région Nord, le général Aviram Levine, affirmant qu’Israël peut à tout moment procéder à un retrait «unilatéral», entendre sans programmation de relève par les forces régulières libanaises et/ou par une force-tampon multinationale. Cette «menace» s’adresse certes aux autorités libanaises et à la Syrie, mais constitue également une forme de contre-pression sur les U.S.A. qui auraient horreur de voir le Hezbollah s’engouffrer dans les brèches que laisserait un tel retrait israélien dont Netanyahu lui-même avait pourtant écarté l’éventualité en septembre dernier…
Toujours en ce qui concerne l’état des relations israélo-américaines, la personnalité citée estime que «dans l’esprit de la diplomatie américaine, la conférence de Doha devait être le tremplin permettant au processus de rebondir: en incitant Netanyahu à faire avancer sous ce prétexte les pourparlers avec les Palestiniens on aurait non seulement amadoué l’ensemble du camp arabe dans la région mais encore ouvert la voie à la reprise des négociations israélo-syriennes et par voie de conséquence au traitement du volet libano-israélien. La déception U.S. va donc bien au-delà de l’échec ponctuel de la conférence en tant que grand rassemblement régional sous leur houlette. Le président Clinton s’était en effet engagé à l’égard des Syriens, pour les porter à se montrer patients et à ne pas consacrer de leur côté l’annihilation du processus Baker, à faire reprendre les négociations de Wye Plantation dans les meilleurs délais, en laissant entendre que cela pourrait intervenir dès le mois de février 1998. La crédibilité, l’autorité, l’influence du chef de la Maison-Blanche se trouvent donc en jeu et il doit certainement rager contre Netanyahu l’obstructionniste. D’autant que dans deux petites années à peine l’Administration U.S. devra en pratique décrocher ses wagons pour se consacrer à la préparation des prochaines présidentielles. Les Américains commencent dès lors à s’énerver car ce n’est pas en une vingtaine de mois qu’on pourra réaliser ce qu’en six ans on n’a pas pu faire, d’autant que Netanyahu en débarquant a fait reculer les choses au-delà même de la case départ, puisqu’il renie les principes de la conférence de Madrid. Il n’est donc pas étonnant que Clinton envoie Netanyahu sur les roses quand ce dernier demande à le rencontrer. En fait, le président américain estime qu’ils n’ont rien à se dire tant que le chef du gouvernement israélien n’a pas quelque chose de positif à lui montrer. Et cela, avant la tenue du sommet islamique qui, devant se tenir à Téhéran, risque de déboucher sur des résolutions dures (avec reprise du boycott économique généralisé de l’Etat hébreu) en ce qui concerne le conflit israélo-arabe, Jérusalem, le Liban-Sud où les agressions israéliennes se poursuivent et le dossier palestinien. Au stade actuel, Netanyahu ne propose qu’un retrait très partiel (6 à 8%, les dirigeants israéliens étant de plus divisés à ce propos!) de la Cisjordanie et il est peu probable que cela soit considéré comme suffisant par Washington…».

E.K.
Selon une source diplomatique à Beyrouth, «le président Clinton est actuellement très monté contre Benjamin Netanyahu. Il lui reproche de n’avoir pas répondu à sa pressante invitation de faire progresser les pourparlers avec les Palestiniens avant la tenue de la conférence économique de Doha. Par suite de quoi, les Etats-Unis ont essuyé un refus arabe massif, englobant...