Sept personnes condamnées pour collaboration avec Israël

Le tribunal militaire présidé par le brigadier Zeid Halawi a rendu hier son verdict dans l’affaire de la collaboration avec l’ennemi israélien dans laquelle sont impliqués les trois frères Khawand de l’armée libanaise (l’ancien sergent Maroun Fayez Khawand, l’adjudant-chef Gergès Khawand et le caporal Wissam Khawand) ainsi que l’inspecteur de la Sûreté générale Elias Abou Moussa, le journaliste Toni Fouad Chamié, un membre du parti des «Gardiens du Cèdre», Jean Fadlo Saliba et Elias Ibrahim Halit.
Maroun et Gergès Khawand, ainsi qu’Elias Ibrahim Halit ont été condamnés à trois ans de prison. Wissam Khawand et Toni Chamié ainsi que l’inspecteur de la Sûreté générale Elias Moussa ont été condamnés à un an de prison alors que Jean Fadlo Saliba a été condamné par contumace à quinze ans de prison.
Le commissaire du gouvernement Khaled Hammoud a accusé le sergent Maroun Khawand de travailler depuis 1990 pour le compte de Jean Saliba, l’un des responsables du parti «Gardiens du Cèdre» en contrepartie d’un salaire mensuel de 150 dollars, relevé par la suite à deux cents dollars en raison de «ses bons services». Saliba, qui est toujours en fuite, transmettait les informations recueillies par Maroun sur les mouvements de l’armée libanaise et du Hezbollah à certains membres du Mossad.

Maroun a eu recours aux services de ses deux frères Gergès et Wissam ainsi qu’aux services d’un ami de la famille, Elias Halit.

Gergès a fourni à Saliba des photocopies sur le courrier du bataillon 104 de l’armée libanaise ainsi que sur les permutations, les promotions et les activités d’officiers supérieurs. Pour sa part, Wissam, qui travaillait à la caserne de l’intendance à Badaro, a fourni des rapports sur le matériel militaire acheté par la troupe aux Américains.

Selon le commissaire du gouvernement, Jean Fadlo Saliba s’est adressé au journaliste Toni Chamié pour se procureur des photos et des cassettes vidéo sur certaines opérations menées par le Hezbollah contre l’ALS. Chamié avait été arrêté en mars dernier.

Pour ce qui est de l’inspecteur Toni Elias Abou Moussa, il a été chargé par Elias Halit de rassembler des informations sur les mouvements des organisations palestiniennes dans la Békaa.

Le commissaire du gouvernement a requis les peines les plus lourdes contre les prévenus conformément aux articles 278, 283 et 284 du Code pénal.

Mandat d’arrêt contre
Joseph Soueidy

Le premier juge d’instruction militaire, M. Riad Talih, a publié hier deux actes d’accusation, l’un concernant une affaire de collaboration avec l’ennemi et l’autre sur la mort de Joseph Raad, recherché par la justice pour collusion présumée avec l’ennemi et tué par une patrouille de l’armée qui essayait de le capturer.
Dans la première affaire, M. Talih a estimé que Joseph Soueidy était coupable de collusion avec l’ennemi et il a émis un mandat d’arrêt à son encontre. Par contre, il a fait bénéficier d’un non-lieu Jean Sleimane, Nakhlé Jarjoura et Elias Soueidy. Il a aussi émis des avis de recherche à l’encontre de Tony Nassar et Antoine Chalfoun, anciens membres du mouvement des «Gardiens du Cèdre», qui ont poussé Joseph Soueidy à rencontrer Etienne Sakr (alias Abou Arz) et à devenir un de ses proches collaborateurs. L’enquête a montré que l’inculpé Joseph Soueydane s’est rendu en Israël à 5 reprises entre 1985 et 1989, pour y assister à des concerts.
Dans le second acte d’accusation, M. Riad Talih a estimé que l’adjudant Halim Chéhadé et le sergent Badr Ali Saleh sont coupables d’avoir provoqué la mort, sans intention de tuer, de Joseph Raad qui était recherché par la justice. Les deux militaires sont ainsi passibles d’une peine allant jusqu’à 5 ans de travaux forcés, le premier pour avoir donné l’ordre au second de tirer, dans le but de neutraliser le fugitif.