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Actualités - CHRONOLOGIE

Védrine en Israël : la situation au Liban est devenue fort dangereuse C'est une véritable guerre, renchérit Shahak


La nouvelle flambée de violence au Liban-Sud est-elle appelée à se développer et mener à une dégradation plus importante? Tel semble être l’avis du ministre français des Affaires étrangères Hubert Vedrine en visite hier en Israël. «Au Liban, a effectivement dit le ministre, la situation est devenue fort dangereuse et il est absolument besoin d’une action réelle, véritable, très claire pour changer la situation.
Cela ne va pas du tout à l’encontre d’un accord ou d’un processus de paix avec la Syrie», a précisé le chef de la diplomatie française.
Comme pour lui faire écho, le chef d’état-major israélien, le général Amnon Shahal a estimé de son côté qu’une «véritable guerre» se déroulait actuellement au Liban-Sud où l’armée israélienne occupe une «zone de sécurité».
«Il faut comprendre qu’une véritable guerre se déroule au Liban et qu’il ne s’agit pas simplement d’une série d’incidents», a déclaré le général Shahak lors d’une assemblée publique à l’université de Tel-Aviv.
Il a affirmé que dans ce conflit l’armée israélienne s’était imposée de «sévères restrictions» en cherchant notamment, selon lui, à ne pas porter atteinte à la population civile.
«Tsahal (l’armée israélienne) peut s’il le veut chasser les Syriens du Liban, mais qu’adviendrait-il par la suite?», s’est interrogé le chef d’état-major.
Il a toutefois estimé que la Syrie représentait à «l’heure actuelle l’ennemi le plus dangereux d’Israël».
Son commentaire sur le Liban, M. Vedrine l’a fait à sa sortie d’une entrevue, hier soir, avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le chef de la diplomatie française, au terme de cette rencontre, a fait part également de la «très vive inquiétude» des Européens face au blocage du processus de paix, tout en appelant à «ne pas se décourager»
Le chef du gouvernement israélien a affirmé «sa détermination à poursuivre le processus de paix (...) et donné sa vision» de ce que pourrait être le statut final des territoires palestiniens, a déclaré M. Védrine.
M. Védrine a fait part au chef du gouvernement israélien de la «très vive nquiétude» éprouvée depuis quelque temps par les gouvernements européens devant l’impasse du processus de paix.
«Il ne faut en aucun cas se décourager. Nous devons poursuivre le dialogue», a-t-il toutefois ajouté.
M. Védrine a évité tout jugement tant sur les idées développées par M. Netanyahu que sur les dernières propositions d’Israël concernant un retrait militaire israélien d’ampleur très limitée en Cisjordanie, évoquées lors de la rencontre.
«Le problème, a-t-il dit à la presse, n’est pas de savoir si je le (Netanyahu) crois ou pas (...), il m’a dit sa détermination à poursuivre un processus de paix. Il m’a dit qu’il y réfléchissait et qu’il y travaillait».

Une politique
«catastrophique»

M. Védrine, qui entamait sa première tournée au Proche-Orient depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche en France en juin dernier, a rompu avec les propos sévères qu’il avait tenus il y a deux mois à l’encontre de M. Netanyahu, dont il avait jugé la politique «catastrophique» pour la paix.
Il a adopté à Jérusalem une position beaucoup plus en retrait, mettant en avant la nécessité de maintenir dialogue et explications.
«Je suis ici pour poser des questions, écouter, entendre comment on va répondre» à la question de savoir où va le processus de paix, avait déclaré M. Védrine à la presse, à l’issue de son premier entretien avec son homologue israélien David Lévy.
«J’ai déjà constaté que le processus de paix reste au cœur des considérations du gouvernement» israélien, a-t-il affirmé. «Il se heurte certes à des difficultés, c’est une évidence, et il vaut mieux les cerner».
M. Védrine a estimé que, récemment, quelques éléments nouveaux étaient intervenus, à commencer par l’engagement américain. «Ils ne changent pas l’ensemble de l’analyse, mais les Etats-Unis se sont réengagés de façon plus nette», un effort a-t-il dit, que les Européens saluent et soutiennent, «quelle que soit la modestie des résultats».
Le chef de la diplomatie française doit poursuivre sa tournée aujourd’hui dans les territoires palestiniens, où il sera reçu à Ramallah (Cisjordanie) par le président Yasser Arafat, avant de se rendre au Caire mercredi.
M. Védrine s’est rendu hier après-midi dans la rue piétonnière Ben Yehuda à Jérusalem-Ouest, théâtre le 4 septembre dernier d’un attentat-suicide qui avait fait 5 morts israéliens, outre trois kamikazes palestiniens.
Il a également rencontré le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak, ainsi que l’ancien premier ministre Shimon Pérès, et a eu un dîner de travail avec le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï.
Durant ses entretiens avec M. Védrine, le chef de la diplomatie israélienne a réitéré la disposition d’Israël à reprendre les pourparlers de paix avec la Syrie, qui sont suspendus depuis vingt mois.
«Si la Syrie veut nous parler, elle découvrira qu’Israël veut la paix, mais il faut des pourparlers ouverts et je suis prêt à rencontrer des personnalités syriennes», a assuré M. Lévy. (AFP - Reuters)


La nouvelle flambée de violence au Liban-Sud est-elle appelée à se développer et mener à une dégradation plus importante? Tel semble être l’avis du ministre français des Affaires étrangères Hubert Vedrine en visite hier en Israël. «Au Liban, a effectivement dit le ministre, la situation est devenue fort dangereuse et il est absolument besoin d’une action réelle,...