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Actualités - CHRONOLOGIE

Evgueni Primakov, atout-maître de la Russie dans la crise

Le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, un fin connaisseur de l’Irak rompu aux négociations délicates, pourrait être le médiateur providentiel dans la crise entre Bagdad et l’ONU.
M. Primakov, né en octobre 1929, orientaliste de formation et arabisant, a toujours entretenu d’excellentes relations avec le monde arabo-musulman et ses dirigeants, qu’il embrasse quand il les rencontre.
Il connaît personnellement le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz, avec lequel il s’est entretenu longuement mardi à Moscou pour tenter de trouver une solution à la crise entre l’ONU et l’Irak.
Sa carrière de diplomate a commencé discrètement et de façon inattendue dans cette région du monde.
Alors qu’il dirige l’association Irak-URSS, il est envoyé par le numéro un soviétique d’alors, Mikhaïl Gorbatchev, négocier avec le président irakien Saddam Hussein la libération des otages au Koweït, envahi par les forces irakiennes en août 1990.
Les Occidentaux, qui lui préféraient de loin son prédécesseur Andreï Kozyrev, connaissent surtout M. Primakov, apparatchik de la vieille école aux incontournables complets soviétiques, pour son opiniâtreté lors des pourparlers.
Pendant de longs mois, il a négocié d’arrache-pied, se battant sur chaque point, avec le secrétaire général de l’OTAN Javier Solana en vue d’obtenir une charte OTAN-Russie satisfaisante pour Moscou, en contrepartie de l’élargissement de l’Alliance atlantique aux pays de l’Est.
Son entrée au gouvernement en janvier 1996 avait été interprétée alors comme la fin de la politique étrangère jugée trop pro-occidentale de M. Kozyrev. Il a depuis tout fait pour orienter davantage la diplomatie russe vers l’Orient.
M. Primakov, ancien membre du comité central du PCUS et même de 1989 à 1990 du politburo, a entamé sa carrière dans le sérail en 1956 lorsqu’il a été nommé directeur adjoint du comité d’Etat de la radio et de télévision, prestigieux département de propagande.
Après avoir passé huit ans (de 1962 à 1970) au journal «Pravda» comme observateur et surtout comme envoyé spécial dans les pays arabes, M. Primakov devient ensuite directeur adjoint, puis directeur de l’Institut de l’Economie mondiale et des relations extérieures, où il reste jusqu’en 1989.
Cet académicien préside également, à la fin des années 1980, la Chambre haute du Soviet suprême (Parlement soviétique), le Conseil de l’Union.
Protégé de M. Gorbatchev, Evgueni Primakov fait partie de son Conseil présidentiel de 1990 à 1991, avant d’être nommé, juste après le putsch avorté d’août 1991, d’abord directeur adjoint du 1er département du KGB, chargé des renseignements extérieurs (en septembre 1991), puis un mois après directeur. (AFP)
Le ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Primakov, un fin connaisseur de l’Irak rompu aux négociations délicates, pourrait être le médiateur providentiel dans la crise entre Bagdad et l’ONU.M. Primakov, né en octobre 1929, orientaliste de formation et arabisant, a toujours entretenu d’excellentes relations avec le monde arabo-musulman et ses dirigeants, qu’il embrasse...