Les Uzi à l'assaut du marché américain

Le fabricant des fameux pistolets-mitrailleurs israéliens Uzi a rejeté les efforts des militants antiarmes américains, qui veulent empêcher l’importation aux Etats-Unis de ses engins particulièrement prisés des criminels.
M. Shlomo Milo, président de la compagnie publique Israël Military Industries (IMI), a indiqué qu’il comptait vendre aux Etats-Unis quelque 10.000 Uzi dans les deux ou trois prochaines années.
Ces ventes représentent des rentrées attendues de 7 millions de dollars, a précisé M. Milo à des journalistes étrangers visitant son entreprise à Ramat Hasharon, près de Tel-Aviv.
Sous pression du lobby américain qui lutte contre la détention d’armes par des particuliers, Israël a accepté en octobre un moratoire de trois mois sur les exportations d’Uzi et d’armes similaires produites par IMI, comme le fusil d’assaut Galil.
Cette suspension volontaire expire en janvier. Le gouvernement israélien a affirmé qu’elle ne pourrait être prolongée que si «d’autres parties acceptaient de suspendre leurs propres ventes, ou si une interdiction était édictée par la législation américaine ou en vertu d’une décision administrative».
M. Milo juge injuste ce moratoire, faisant valoir que les fabricants des copies chinoises et croates de l’Uzi s’en donnent à cœur joie pendant ce temps sur le marché américain.
«Nous allons nous battre pour persuader notre gouvernement de ne pas imposer de limitations (aux ventes), au moins quand nos concurrents sont autorisés à vendre aux Etats-Unis», a-t-il affirmé.

Une arme de choix

Un responsable d’IMI a reconnu que les Uzi n’étaient pas vendues à des services officiels mais seulement à des particuliers aux Etats-Unis, jusqu’à une interdiction des armes d’assaut décrétée par le Congrès en 1994.
Depuis, aucune Uzi ni Galil n’y a été vendue, mais IMI affirme avoir désormais modifié ses engins pour les mettre en conformité avec la législation américaine.
Le sénateur américain, Diane Feinstein, qui mène campagne contre la prolifération des armes semi-automatiques détenues par des personnes privées, a estimé que l’Uzi était une «arme de choix» pour les trafiquants de drogue et autres criminels, en raison de sa taille compacte et de sa rapidité de tir. (AFP)