Mordehaï : Israël a évité une guerre avec la Syrie cet été

Le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï a affirmé hier qu’Israël avait évité un conflit armé avec la Syrie cet été.
«Il y avait un risque de dégradation avec la Syrie cet été et nous l’avons évité», a déclaré M. Mordehaï lors d’une visite à des soldats blessés au Liban, à l’hôpital Rambam de Haïfa, dans le nord d’Israël. Il a affirmé que l’armée syrienne «avait alors commencé à mobiliser ses commandos de la division 14».
M. Mordehaï a souligné que le conflit a été écarté grâce à des «messages modérés» lancés par Israël, qui ont permis d’éviter, selon lui, «une dégradation incontrôlable» de la situation.
Le ministre a souhaité que l’année prochaine «de véritables négociations reprennent avec la Syrie pour mener à un accord qui stabilisera la région».
M. Mordehaï s’exprimait à l’occasion de la fête juive du Yom Kippour, samedi. En 1973, les armées arabes avaient attaqué Israël ce jour-là.
Les négociations syro-israéliennes ont été interrompues en février 1996, au milieu d’une vague d’attentats palestiniens meurtriers en Israël.
La Syrie réclame, pour reprendre les négociations, une promesse d’Israël de se retirer du plateau du Golan qu’il occupe depuis 1967, mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu refuse.
Pour sa part, le ministre syrien de la Défense, le général Moustapha Tlass, a mis en garde hier contre un «risque d’explosion au Proche-Orient en raison de la politique du gouvernement (israélien) de Benjamin Netanyahu».
Dans des déclarations rapportées par l’agence syrienne officielle SANA, le général Tlass a estimé que «la région traverse une période extrêmement critique et fait face à un risque d’explosion en raison de la politique agressive et expansionniste du gouvernement (israéliens) de Benjamin Netanyahu».
«Cette politique vise, selon lui, à torpiller le processus de paix et à consacrer l’occupation, l’hégémonie, l’assassinat et le terrorisme».
«Les agressions contre notre peuple dans les territoires occupés et au Liban-Sud commencent à prendre un caractère de férocité et d’escalade haineuse dont le but est de parvenir à un succès militaire qui ferait oublier les échecs du gouvernement Netanyahu», a-t-il dit.
Le ministre a dénoncé «l’alliance militaire entre la Turquie et Israël, conclue avec la bénédiction des Etats-Unis», ainsi que «l’incapacité de Washington à contrer l’insolence de Netanyahu et à relancer le processus de paix».
Des manœuvres navales conjointes entre les marines turque, israélienne et américaine, initialement prévues en novembre — reportées par la suite —, ont suscité de vives réactions dans plusieurs pays arabes, notamment la Syrie, l’Egypte et l’Irak, qui y voient une menace contre le monde arabe.