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Actualités - CHRONOLOGIE

La dernière diatribe de Joumblatt évoquée à Bkerké

La visite éclair du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, à Beyrouth, la diatribe de M. Walid Joumblatt contre le patriarche maronite lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, ainsi que la conjoncture politique présente dans le pays ont été au centre des préoccupations du cardinal Nasrallah Sfeir, hier.

Le patriarche maronite a conféré dans la journée à ce propos avec une délégation de la Ligue maronite conduite par M. Pierre Hélou (VOIR PAR AILLEURS) ainsi qu’avec MM. Toufic Hindi, ancien conseiller politique de M. Samir Geagea, Joseph el-Amm, responsable du département des Affaires extérieures au Bloc national, Wadih el-Khazen, et le supérieur général de l’Ordre des moines mariamites, le père Saad Nemr. Le cardinal Sfeir a, d’autre part, reçu une délégation d’émigrés libanais du Mexique, conduite par le secrétaire général de l’Union culturelle libanaise mondiale (ULCM), M. Joseph Younès.
A l’issue de son entrevue avec le patriarche Sfeir, M. Toufic Hindi a répondu d’une manière implicite aux propos tenus par M. Joumblatt en Conseil des ministres. «L’attitude impulsive et confessionnelle d’une partie de la classe politique est devenue sans effet car la scène libanaise est désormais immunisée contre les conflagrations confessionnelles», a souligné M. Hindi.
Commentant la déclaration faite à Beyrouth, lundi dernier, par le secrétaire d’Etat américain, M. Hindi a déclaré: «La visite de Mme Albright constitue un tournant fondamental et sérieux dans la politique américaine à l’égard du Liban. Elle a ainsi mis l’accent sur le caractère vital du volet libano-israélien du processus de paix, de même qu’elle a souligné que les Etats-Unis désirent contribuer aux nombreux changements appelés à se produire au Liban. Elle a rappelé, en outre, la déclaration du président Bill Clinton qui a souligné que le Liban est indépendant et qu’il représente un intérêt vital pour les Etats-Unis».
«Mais le plus important dans les propos tenus par Mme Albright, a ajouté M. Hindi, est qu’elle a qualifié le Liban de pays pluraliste et pluriculturel. Elle a souligné que le Liban est un pays de tolérance qui à cet égard ressemble aux Etats-Unis, ce qui est vital non seulement pour le Liban mais pour le monde entier car la solution libanaise peut servir d’exemple dans tout règlement dans des situations semblables, telles que la situation en Bosnie». Pour sa part, le responsable du département extérieur du Bloc national a souligné, à sa sortie de Bkerké, que le secrétaire d’Etat US devrait faire pression sur Israël afin de l’amener à appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité. «Que le premier ministre israélien se retire (du Liban-Sud), comme il prétend vouloir le faire, et qu’il applique la résolution 425, a souligné M. Amm. Après le retrait israélien du Sud et de la Békaa-Ouest, l’Etat libanais et l’armée seront disposés à imposer leur autorité dans ces régions». Le responsable du B.N. a, par ailleurs, déclaré que la concomitance des deux volets libanais et syrien des pourparlers de paix est de mise sur le plan des négociations bilatérales et de la conclusion des accords de paix, «et non pas au niveau des retraits israéliens».
Signalons, enfin, que M. Wadih el-Khazen s’est élevé, dans une déclaration faite à sa sortie de Bkerké, contre les critiques formulées par M. Joumblatt contre le patriarche maronite lors du Conseil des ministres de mercredi dernier. «Est-il concevable qu’un responsable tombe aussi bas et porte atteinte à l’instance représentée par le patriarche Sfeir?, s’est interrogé M. Khazen. M. Joumblatt a pris l’habitude de s’en prendre de temps à autre à Bkerké. Il paraît oublier, cependant, que même les Syriens ne le prennent pas au sérieux lorsqu’il défend la Syrie car ses prises de position sont tantôt favorables et tantôt hostiles à la Syrie». Et M. Khazen de conclure: «Quelle aurait été la réaction de M. Joumblatt si un responsable maronite, ou tout autre responsable, avait critiqué une autorité religieuse autre que Bkerké»?
La visite éclair du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, à Beyrouth, la diatribe de M. Walid Joumblatt contre le patriarche maronite lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, ainsi que la conjoncture politique présente dans le pays ont été au centre des préoccupations du cardinal Nasrallah Sfeir, hier.Le patriarche maronite a conféré dans la...