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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu entérine le coup de force des colons à Jérusalem

Le «compromis»: les squatters de Ras el-Amoud remplacés par
des étudiants religieux qui vont «protéger les lieux et les rénover»

Israël a entériné jeudi le coup de force des colons qui avaient créé une nouvelle enclave juive au cœur de Jérusalem-Est (arabe). Les Palestiniens ont aussitôt protesté et mis en garde contre une nouvelle explosion de violence que cette décision ne peut manquer d’entraîner.

Le gouvernement de droite de M. Benjamin Netanyahu a conclu un accord avec les colons, aux termes duquel la maison qu’ils occupent depuis dimanche, dans le quartier palestinien de Ras el-Amoud, restera sous contrôle israélien.
Aux termes de l’arrangement, présenté par Israël comme un «compromis», les trois familles qui ont pris possession du bâtiment le céderont à dix étudiants religieux juifs, a indiqué le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani.
Le président palestinien Yasser Arafat a dénoncé la «violation évidente» des accords de paix, estimant que le fait de remplacer une maison d’habitation par un séminaire talmudique ne changeait rien au fait qu’il s’agissait d’une colonie, illégale au regard de la loi internationale.
Un porte-parole de M. Arafat, M. Nabil Abou Roudeina, a accusé M. Netanyahu de tremper dans un «complot pour torpiller les efforts américains» visant à sauver le processus de paix, après la récente tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat Madeleine Albright.
M. Kahalani a déclaré à la presse qu’il avait signé l’accord avec le financier des extrémistes religieux, l’Américain Irvin Moskowitz, qui est le propriétaire légal de la maison occupée au regard de la loi israélienne.
«L’accord porte en fait sur l’évacuation des trois familles et leur remplacement par dix étudiants qui vont protéger les lieux et les rénover», a déclaré M. Kahalani.

Flou légal

M. Moskowitz, qui a organisé le coup de force, est un généreux donateur de la droite israélienne et selon la presse, il a notamment contribué à financer les campagnes de M. Netanyahu et de M. Kahalani lors des élections de 1996.
M. Netanyahu a tenté de justifier devant les journalistes son refus d’utiliser la force publique pour évacuer les colons. «C’est une question complexe qui dépend de notre appréciation des risques pour la sécurité nationale», a-t-il dit.
«Ce sont des questions sur lesquelles la loi n’est pas claire. Elle est claire sur les droits de propriété des gens. Mais elle n’est pas claire sur ce qui représente un danger et je préfère ne pas entrer dans cette discussion», a ajouté le premier ministre.
La Cour suprême d’Israël, qui avait été saisie par les colons qui redoutaient d’être évacués de force, s’est abstenue de se prononcer en apprenant qu’un accord avait été conclu.
L’Autorité palestinienne de M. Arafat a mis en garde Israël de façon répétée depuis dimanche contre les risques d’une explosion de violence populaire. Elle a souligné jeudi que le «compromis» israélien ne changerait rien à l’affaire.
«M. Netanyahu a accepté un compromis qui ne pose pas les bases d’une solution pacifique, mais d’une explosion à venir», a affirmé M. Marouane Kanafani, porte-parole de M. Arafat.
Quoi qu’il en soit c’est tard jeudi soir que la police a évacué les trois familles de colons juifs de Ras el-Amoud.
Les colons ont été évacués discrètement n’ont pas opposé de résistance. Ils ont emprunté une porte-arrière de la maison et ont été aussitôt remplacés par une dizaine de personnes chargées d’assurer la maintenance des lieux.
A Washington, le porte parole du département d’Etat, James Rubin, a salué la décision d’Israël de faire partir les trois familles juives mais a mis en garde contre toute action qui serait «le catalyseur d’un accroissement des tensions», ajoutant que de «telles actions seraient très nuisibles au processus de paix et donc aux intérêts d’Israël».
Le millionnaire juif américain Irving, Moskowitz, rappelle-t-on, entend créer une enclave juive sur le terrain qui entoure la maison de Ras el-Amoud, par la construction de 72 logements juifs dans un quartier de 11.000 Palestiniens.
«Il n’y aura pas de nouvelle construction sur ce site et pas de mesures destinées à créer un nouveau quartier», a ajouté le porte-parole du département d’Etat.
«Nous espérons et nous nous attendons à ce que rien ne se passe dans les prochaines semaines qui viennent affecter ou changer le statut quo», a déclaré M. Rubin.
Washington a cependant reconnu que l’accord sur le projet ne satisferait pas les Palestiniens. «Nous n’avons pas bon espoir qu’il sera pleinement accepté par les Palestiniens», a déclaré le porte-parole.
Le «compromis»: les squatters de Ras el-Amoud remplacés par des étudiants religieux qui vont «protéger les lieux et les rénover»Israël a entériné jeudi le coup de force des colons qui avaient créé une nouvelle enclave juive au cœur de Jérusalem-Est (arabe). Les Palestiniens ont aussitôt protesté et mis en garde contre une nouvelle explosion de violence que cette...