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Actualités - ANALYSE

Message sans équivoque d'Albright En Palestine comme au Liban-sud, sécurité d'abord

«Sécurité d’abord»: Madeleine Albright a plaidé d’entrée de jeu cette priorité, sommant Arafat de détruire l’infrastructure du «terrorisme» palestinien... Après quoi elle a pu prier Netanyahu de ne pas gommer les accords d’Oslo comme il s’apprêtait à le faire et de ne plus prendre des mesures unilatérales susceptibles d’entraver le processus de paix...
Il se confirme ainsi que les Etats-Unis, en effectuant leur rentrée en jeu diplomatique, adoptent les vues de Netanyahu: la sécurité avant la paix, l’éradication du «terrorisme» devant conditionner voire précéder toute négociation sérieuse.

Tout comme en Cisjordanie et à Gaza-Jéricho, la «sécurité d’abord», disent à l’unisson Américains et Israéliens, est une condition sine qua non pour tout arrangement au Sud-Liban. En clair: la Syrie et le Liban sont tenus sinon de neutraliser pour de bon le Hezbollah du moins de le réfréner, de le tenir en laisse, de le forcer à respecter une trêve totale pour qu’on puisse envisager de programmer le retrait israélien.

Dans les deux cas donc, en Palestine comme au Liban, la diplomatie U.S. exige des autorités qu’elles règlent leur compte aux activistes radicaux. Le «travail préparatoire» cherche à dresser les Palestiniens contre eux-mêmes et de même les Libanais...
Passe encore en Palestine où, comme le note un diplomate occidental «l’action des intégristes du Hamas et du Jihad islamique est vraiment subversive puisqu’elle n’est couverte par aucune légitimité, aucune légalité, la majorité écrasante du peuple palestinien étant pour les accords d’Oslo et pour le processus de paix. Donc, fort de cet appui populaire sous-jacent, Arafat peut effectivement agir contre les fondamentalistes, sans se voir accuser de trahir la cause nationale. Il aurait certes affaire à forte partie, les jusqu’au-boutistes étant par définition prêts à tout, mais enfin il ne risque pas vraiment la guerre civile chez lui, bien qu’il le laisse souvent entendre à des fins tactiques et pour échapper aux pressions israélo-américaines».
«Par contre, au Sud-Liban, ajoute cette source, les autorités libanaises n’ont aucun prétexte légal pour réprimer une résistance active on ne peut plus légitime. Elles doivent même la soutenir autant que faire se peut, à défaut de l’animer directement. S’il en était autrement, ce qui est hors de question, ce serait très certainement de nouveau la guerre civile...» «Cependant, estime cette personnalité occidentale, quand sonne l’heure de la diplomatie, le canon doit plus ou moins reculer, plus ou moins se taire. Il n’est pas du tout logique a priori que les Syriens et les Libanais veuillent parler avec Albright sans accepter de calmer un peu le jeu sur le terrain, ne serait-ce que le temps de ce dialogue. On peut également penser que le gouvernement syrien, et partant le gouvernement libanais, juge qu’il y a intérêt pour le fond à ne plus laisser les radicaux faire le jeu de Netanyahu, c’est-à-dire l’aider par leur escalade à torpiller le processus qu’en principe les Américains s’efforcent de sauver...».
Pour ce diplomate «les affrontements au Sud-Liban ont probablement «fait leur temps» et pourraient bientôt prendre fin pour de bon, tout comme les guerres intestines libanaises qui ont cessé au moment où elles ne servaient plus à rien ni à personne, sur le plan régional».
C’est cependant un point de vue extrêmement optimiste que les réalités du moment ne justifient guère. En effet, au stade actuel, la situation reste marquée par le refus israélien (likoudien plus exactement) des principes de Madrid et d’une paix globale fondée sur la restitution des territoires occupés. Et les Américains, qui ont choisi de placer chronologiquement la «sécurité» avant les pourparlers, n’ont pas encore abordé le traitement de cet obstacle capital, en se contentant simplement de prier Netanyahu de mettre un terme à ses provocations ouvertes...
Sauf coup de théâtre, on est donc loin d’un arrangement, même et surtout au Sud-Liban où les parties prenantes sont en outre bien plus nombreuses qu’il n’y paraît à première vue... Ainsi le président Rafic Hariri, qui estime que tout peut être réglé en trois mois, précise que c’est à la condition expresse que Netanyahu rallie Madrid.
Et ce n’est apparemment pas demain la veille...

E. K.
«Sécurité d’abord»: Madeleine Albright a plaidé d’entrée de jeu cette priorité, sommant Arafat de détruire l’infrastructure du «terrorisme» palestinien... Après quoi elle a pu prier Netanyahu de ne pas gommer les accords d’Oslo comme il s’apprêtait à le faire et de ne plus prendre des mesures unilatérales susceptibles d’entraver le processus de paix...Il se...