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Actualités - ANALYSE

Le sud pose aux israéliens un problème de choix décisif

La débâcle d’Ansaryeh, qui a coûté à l’armée israélienne 12 de ses commandos d’élite (sur 16) a réenclenché en Israël une controverse très tendue sur le maintien de l’occupation du Liban-Sud. La droite au pouvoir mais aussi la gauche dans l’opposition se montrent très divisées à ce sujet.
Grosso modo cependant les têtes de file des deux formations, indépendamment des tiraillements au sein de leurs camps respectifs, s’opposent nettement sur la décision. Ainsi les leaders du groupe travailliste demandent un retrait «unilatéral», c’est-à-dire sans préparatifs de relève ni mise au point préalable d’un accord sécuritaire frontalier avec le Liban. Ils rejoignent de la sorte paradoxalement les faucons du Likoud qui avouent cependant un objectif n’ayant rien à voir avec la préservation des soldats israéliens: si Israël rend le Sud, il peut garder le Golan...
Pour sa part, Benjamin Netanyahu, soutenu par son ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, ne veut pas décrocher du Sud dans de telles conditions. Ce serait en effet l’aveu le plus flagrant de l’échec de sa ligne radicale de base: la sécurité avant la paix. Ce qui signifie en clair, et en violation totale des principes de Madrid, la paix sans restitution des territoires conservés — le Sud comme le Golan — sous prétexte qu’ils servent de rempart sécuritaire à l’Etat hébreu. Conséquent avec lui-même, Netanyahu ne veut donc rendre aucun territoire sans avoir d’abord imposé des conditions déterminées, toujours soi-disant au nom de la priorité-sécurité.
Mais cette thèse, Netanyahu a de plus en plus de mal à la défendre face à son opinion publique, après les attentats de Jérusalem qui sont le plus outrageant des pieds-de-nez et la pitoyable équipée d’Ansaryeh qui a presque fait de l’armée israélienne la risée du monde, surtout après le crash précédent de ses hélicoptères qui avait fait plus de 70 tués.... Mais pour sa chance, bien plus que pour celle d’une région qu’il met au bord de la guerre, Netanyahu bénéficie dans une première phase du soutien diplomatique des Etats-Unis qui lui concèdent, en pensant surtout au volet palestinien, la priorité-sécurité. Et Washington ne veut pas non plus, selon toute probabilité, d’un retrait israélien du Liban «sans contrepartie», entendre sans la neutralisation de sa bête noire, le Hezbollah.

Graves questions

Toujours est-il que selon un diplomate occidental, les Israéliens, si soucieux de sécurité à les croire, se posent maintenant de graves questions sur la fiabilité de leurs services spécialisés en la matière. Cette source indique que le commandement israélien craint qu’il n’y ait eu des fuites (on a même parlé d’un espion) sur les préparatifs de l’opération d’Ansaryeh en direction des Occidentaux qui à leur tour auraient informé les Libanais. Cette communication ne serait pas innocente et viserait à faire comprendre à Netanyahu qu’il aurait intérêt à se rallier aux principes de Madrid.
Une hypothèse qui sur le plan technique est confortée par l’observation suivante: les Israéliens ont de toute évidence sauté sur des mines, comme l’a souligné le leader même du Hezbollah, cheikh Nasrallah, ce qui prouverait qu’ils étaient attendus. Et les hommes-grenouilles de la Brigade 13 israélienne auraient de plus essuyé des rafales nourries de mitrailleuses dès qu’ils eurent abordé le rivage.
Mais selon une autre version, c’est la vigilance de l’armée libanaise qui en utilisant des fusées éclairantes, et en brouillant les communications radio de l’ennemi, a fait échouer le coup israélien et permis l’embuscade dans laquelle ils seraient tombés, après avoir touché terre et quitté leurs dinghies.
Toujours est-il que les Israéliens, venus planter des mines sur les routes comme leurs chefs l’ont confirmé par la suite, ont illustré l’adage qui veut que quiconque tend un piège risque d’être le premier à y tomber... Il reste à savoir s’ils vont tenter de se «venger». Ils seraient sans doute tentés de le faire mais ils doivent sans doute aussi tenir compte d’une opinion mondiale qui comprendrait mal qu’un agresseur qui a échoué en rajoute.
Ph.A.-A.
La débâcle d’Ansaryeh, qui a coûté à l’armée israélienne 12 de ses commandos d’élite (sur 16) a réenclenché en Israël une controverse très tendue sur le maintien de l’occupation du Liban-Sud. La droite au pouvoir mais aussi la gauche dans l’opposition se montrent très divisées à ce sujet.Grosso modo cependant les têtes de file des deux formations,...