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Actualités - CHRONOLOGIE

Les habitants tirent la sonnette d'alarme Chtaura, joyau de la Békaa, risque d'être défigué par un plan d'urbanisme scandaleux (photos)

Chtaura, le joyau de la Békaa, transformé en banlieue populeuse et bétonnée? Dans un pays en pleine reconstruction, dont l’objectif déclaré est de reconquérir sa place touristique dans la région, cela paraît impensable. Et pourtant... De plus en plus d’habitants de cette riante (plus pour longtemps?) localité le craignent. Surtout depuis qu’ils se sont réveillés avec un nouveau plan d’urbanisme pour la région, élaboré dans le plus grand secret.

Nouveau «zoning» favorisant la construction d’immeubles géants, de manière à exploiter le maximum de surface, au détriment de toute notion d’urbanisme, réévaluation des lotissements de manière à décupler le prix de certains terrains appartenant à des personnages importants et cartes fantaisistes, oubliant de tenir compte du tracé de certaines routes et de plusieurs constructions existantes... le nouveau plan s’annonce, selon les habitants, comme un véritable scandale immobilier et financier, mais surtout comme une catastrophe au niveau de l’environnement. Passera-t-il malgré tout? C’est pour éviter une telle éventualité que les habitants se sont mobilisés, expliquant à qui veut les entendre les dangers de l’adoption de ce plan.
Un groupe de personnes, présidé par le député Georges Kassarji et comprenant MM. Chafic et Gaby Kikano, Tanios et Joseph Khazzaka, Kamal Meiss, Samir Khater et Béchara Serhal, s’est ainsi rendu auprès du directeur général de l’urbanisme, M. Saad Khaled (fils de l’ancien mufti), pour lui expliquer les lacunes du projet préparé en catimini. Parallèlement, une étude élaborée par l’ingénieur architecte Béchara Serhal a été remise au chef de l’Etat, au mohafez de la Békaa et à M. Khaled lui-même.

Des promesses

Toutes les autorités sollicitées ont promis d’étudier le problème, mais cela n’empêche pas les habitants de Chtaura, dont la double vocation historique et touristique est menacée, d’avoir peur.
Car, apparemment, de grands richards de la région ont décidé d’investir à Chtaura, en achetant des terrains dans des zones peu peuplées, transformées brusquement en zones à caractère populaire. A quoi et à qui serviront ces multiples champignons dont les appartements seront vendus à des loyers modérés, transformant ainsi la physionomie sociale de Chtaura? De plus, les immeubles existants et qui ont été construits dans des zones en principe réservées aux villas, seront ainsi exemptés d’amendes puisque, si le nouveau plan est adopté, ces zones deviendront populaires et les tours y seront donc autorisées...
Comment expliquer une telle initiative, au moment où l’Etat se plaint du manque de ressources et se propose d’imposer de nouvelles taxes pour renflouer ses caisses?
Sans vouloir aller jusqu’à lancer des accusations, les habitants de Chtaura se demandent à qui profite ce projet, d’autant que l’ancien plan d’urbanisme, établi dans les années 70, sous la direction de Mitri Nammar, demeure à leurs yeux satisfaisant, dans la mesure où il préserve le standing touristico-économique de la région, tout en protégeant l’environnement.
Chtaura-Jdita, avec ses constructions pleines d’Histoire, telles que le Park Hotel et l’Hôtel Massabki, deviendra-t-elle une banlieue populaire, avec une prolifération de bicoques de toutes sortes, dans le genre du quartier Bourj Hammoud-Nabaa, avec la bénédiction de l’Etat?
C’est pour éviter ce qu’ils qualifient de véritable catastrophe que les habitants tentent aujourd’hui d’alerter l’opinion publique, après avoir essayé se faire entendre des responsables. C’est qu’en transformant Chtaura en zone surpeuplée et en rangées d’immeubles de béton, sans âme et sans caractère, c’est un peu du patrimoine libanais que l’on détruira... Est-ce vraiment ainsi que l’on construit le Liban de l’avenir? La réponse est entre les mains des autorités.
Chtaura, le joyau de la Békaa, transformé en banlieue populeuse et bétonnée? Dans un pays en pleine reconstruction, dont l’objectif déclaré est de reconquérir sa place touristique dans la région, cela paraît impensable. Et pourtant... De plus en plus d’habitants de cette riante (plus pour longtemps?) localité le craignent. Surtout depuis qu’ils se sont réveillés avec...