Le conducteur était ivre, révèle l'enquête

Le conducteur de la voiture dans laquelle la princesse Diana et son ami Dodi al-Fayed ont trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche à Paris était en état d’ivresse, a indiqué hier dans un communiqué la justice française.
L’analyse du sang du chauffeur, Henri Paul, qui a également été tué dans l’accident, a révélé que son taux d’alcoolémie était de 1,75 gramme/litre de sang, soit un taux largement supérieur à celui de 0,5 gr autorisé légalement, a-t-on indiqué de sources proches de l’enquête.
Cette information a fait l’effet d’une bombe au lendemain de l’accident meurtrier alors que les témoignages venus du monde entier remettent en question le travail des paparazzi et des publications qui s’intéressent à la vie privée des «grands» de ce monde.
Jusque-là, les sept photographes interpellés sur les lieux de l’accident, leurs motos, matériels et films confisqués, servaient de coupables présumés aux yeux de la presse internationale.
L’absence d’une information officielle a ouvert les portes à toutes les spéculations: la voiture aurait été gênée par une moto ou plusieurs motos conduites par les photographes qui la suivaient, ou encore, selon le quotidien «Le monde», la voiture lancée à très grande vitesse aurait tenté de doubler une autre voiture qui, elle, respectait la limite de 50 km/h.
Rebondissement dans l’après-midi d’hier avec un communiqué officiel de la justice qui annonce cette information sur le chauffeur sans pour autant abandonner l’interrogatoire des sept journalistes, en garde à vue depuis dimanche.
«Des investigations ont été demandées pour déterminer le contexte de la poursuite et pour apprécier le comportement du conducteur de la voiture afin de savoir de quelle façon il a pu être gêné ou influencé dans sa progression non seulement par les véhicules poursuivants mais aussi par toute autre circonstance», indique ce communiqué. Selon un ancien employé du Ritz, «M. Paul» n’était pas un chauffeur professionnel, mais le No 2 de la sécurité de l’hôtel. «Il a sans doute été surpris par la puissance de la voiture et n’a pas su contrôler sa vitesse», a ajouté l’ancien employé.
Concernant l’activité des photographes de presse, le communiqué précise que «l’enquête a permis de cerner de façon plus précise le comportement de certaines personnes qui n’auraient pas prêté toute l’aide et l’assistance normalement dues en cas d’accident sur la voie publique».

Le passager survivant

La justice a en outre précisé que «l’audition du passager survivant sera par ailleurs très importante mais (qu’) il n’a pas encore été possible d’y procéder en raison de l’état de santé de l’intéressé». Ce passager, Trevor Rees-Jones, qui est toujours hospitalisé à Paris, était le garde du corps de la princesse Diana.
«A l’expiration du délai de garde à vue de 48 heures, mardi matin, il est envisagé de requérir l’ouverture d’une information judiciaire», a encore précisé la justice.
Les photographes, qui appartiennent notamment aux agences françaises Sygma, Sphynx, Angeli ou Sipa, et Stills, étaient interrogés séparément par les enquêteurs de la brigade criminelle, qui ont effectué des perquisitions dans certaines agences.
Enfin, la voiture de l’accident était une Mercedes 280 S de série et datait de 1994, selon une source officieuse proche du constructeur automobile. Elle n’était pas blindée quand elle a été vendue et appartenait à une entreprise de location de voitures de luxe connue sur la place de Paris.
La voiture a été livrée par le constructeur comme ayant une vitesse maximum de 210 kilomètres/heure. Dans le cadre de leur enquête sur l’accident, les policiers ont contacté Mercedes pour avoir de plus amples renseignements à partir du numéro de chassis. Ces renseignements leur ont été fournis. (AFP, Reuter)