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Actualités - ANALYSE

La rencontre de Mar Roukoz au coeur de nombreuses critiques "Elle a pourtant un objectif humanitaire", affirme Me Azoury

Pour ou contre la «rencontre de Mar Roukoz»? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que ce groupe de personnalités de Jezzine fait désormais l’objet des critiques de plusieurs responsables étatiques. Créé il y a plus d’un mois, en principe pour faire entendre la voix des habitants de cette localité du Sud, oubliés de la paix et des divers arrangements de sécurité, ce groupe a été amené à prendre des positions qui ont déplu à certaines personnalités, réveillant les spectres du passé et créant un pénible climat de tension confessionnelle.

Se faisant l’écho des critiques des responsables officiels, certains médias ont même été jusqu’à publier un document de travail qui aurait servi de base à l’action de ladite rencontre.
Toutefois, Me Claude Azoury, notable de Jezzine et membre de la rencontre de Mar Roukoz, affirme ne pas être au courant de l’existence d’un tel document.
Selon lui, c’est l’abbé Slim, lui-même originaire de Jezzine, qui aurait eu l’idée d’organiser la rencontre en y conviant toutes les personnalités de la région, dans un but purement humanitaire. L’abbé, qui, selon ceux qui le connaissent, serait un saint homme, dans le genre de l’abbé Pierre — qu’il admire d’ailleurs — aurait voulu, par le biais de cette rencontre, alléger les nombreuses souffrances des habitants de la région, qui, exclus de la zone de sécurité et des zones libérées, se sentent abandonnés du monde entier.
Il s’agissait pour lui de fournir, dans la mesure du possible, aux habitants de Jezzine et de ses environs les moyens de rester sur place, en leur apportant à la fois un soutien matériel et moral et surtout en attirant l’attention des responsables sur leur situation dramatique.
Pour Me Azoury, c’est clair, il n’a jamais été question de faire de la politique et c’est d’ailleurs ce qui a été convenu au cours de la première réunion à Mar Roukoz, lorsque ont été définis les principes de base de l’action du groupe.
Des personnalités d’horizons divers, uniquement liées par l’appartenance à une même région, se sont donc mises d’accord pour éviter que leur action ne prenne une coloration politique. Me Azoury affirme d’ailleurs que les personnes réunies avaient surtout un objectif humanitaire, car elles savent pertinemment que le cas de Jezzine relève d’une équation régionalo-internationale, dont le Liban n’est même pas le principal élément. Même le déploiement de l’armée dans cette région ne dépend pas uniquement de considérations internes. C’est pourquoi, il n’a jamais été question, au sein de la rencontre, de réclamer des mesures de ce genre. «Notre seul objectif, insiste Me Azoury, est de donner aux habitants les moyens de tenir bon, afin de ne pas perdre la région».
Selon lui, il faut donc juger la rencontre à travers les communiqués publiés en son nom. Quant aux déclarations de certains de ses membres, elles ont été faites à titre personnel. D’autant que certaines personnalités sont des hommes politiques.
Me Azoury estime que la rencontre de Mar Roukoz poursuivra son action, en dépit des critiques, tant qu’il y aura à Jezzine des gens qui souffrent et qui ont peur. «Notre rôle, dit-il, est d’établir un dialogue entre les diverses parties libanaises, afin de limiter les dégâts pour la région, puisqu’il est impossible de trouver une solution radicale, indépendamment de tout le contentieux régional».
D’ailleurs, le premier résultat de l’action de la rencontre est que pour la première fois depuis longtemps, le Conseil du Sud a envoyé une délégation à Jezzine pour y évaluer les dommages à la suite des derniers incidents. «Il faut que les habitants se sentent soutenus, c’est cela qui les aidera à tenir bon et à rester sur place», affirme Me Azoury, qui s’étonne, par ailleurs, des critiques adressées au ministre Nadim Salem. «Pourtant, souligne-t-il, au cours des rencontres de Mar Roukoz, sa position a toujours été en harmonie totale avec la politique de l’Etat...».
Une rencontre non politique, avec des objectifs purement humanitaires, c’est ainsi que Me Azoury définit le groupe de Mar Roukoz. D’où vient donc la méfiance de certains responsables à son égard? C’est qu’au Liban, en dépit des déclarations lénifiantes officielles, les fantômes du passé ont du mal à disparaître.

S.H.
Pour ou contre la «rencontre de Mar Roukoz»? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que ce groupe de personnalités de Jezzine fait désormais l’objet des critiques de plusieurs responsables étatiques. Créé il y a plus d’un mois, en principe pour faire entendre la voix des habitants de cette localité du Sud, oubliés de la paix et des divers arrangements de...