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Actualités - CHRONOLOGIE

Les trois présidents en ont longuement discuté hier L'idée d'une session extraordinaire de la chambre revient sur le tapis

Les sujets de l’heure, le Sud, Jezzine et l’appel à la désobéissance civile, ont été au centre d’un Conseil des ministres de soixante minutes qui s’est achevé sans décisions importantes. Le chef du gouvernement a ensuite pris l’avion pour la Sardaigne, où il passera quelques jours de repos avant de rentrer au Liban dimanche. M. Hariri a laissé en suspens une question qui avait été, pourtant, selon des sources bien informées, au cœur des réunions bilatérales tenues, en cours de journée, par les trois présidents. Cette question est celle de l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre, dès le mois d’août, et jusqu’à la date d’ouverture prévue de la session ordinaire d’automne, le premier mardi après le 15 octobre, avec un intermède en septembre.

Interrogé à ce sujet à l’issue du Conseil des ministres, M. Bassem el-Sabeh, qui rendait compte des travaux du Conseil, a déclaré qu’il en avait entendu parler «par la presse» et que la question n’avait pas été débattue en Conseil des ministres.
Mais comme il n’y a pas de fumée sans feu, il semble bien que l’idée d’une session extraordinaire soit dans l’air, mais avec un but bien déterminé: procéder à un nouveau tour de scrutin pour l’élection de deux membres du Conseil constitutionnel, Hussein Hamdan et Moustapha Aouji, qui n’avaient pas obtenu la majorité absolue des voix requise pour valider leur élection. C’est du moins l’avis du chef de l’Etat, cité par ses visiteurs.
Un son de cloche différent se fait entendre dans les milieux du président du Conseil. C’est ainsi que le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a annoncé hier, en Conseil des ministres, que le projet de loi réorganisant les Forces de sécurité intérieure serait prêt en fin de semaine. Le chef de l’Etat est hostile à ce projet qui soulève des susceptibilités confessionnelles au sein de la communauté maronite. Mais une majorité parlementaire pourrait être réunie pour le voter.
Quoi qu’il en soit, l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre dépend d’un décret signé par les présidents de la République et du Conseil et non d’une décision du Conseil des ministres. Ceux qui ont attendu de la réunion de ce Conseil, hier, une décision en ce sens, en ont été pour leurs frais. Selon des sources informées, le chef du gouvernement ne s’est rendu Place de l’Etoile, après avoir rencontré le chef de l’Etat, que pour demander que l’on n’aille pas si vite en besogne. Avant de recevoir M. Hariri, le chef de l’Etat s’était entretenu une heure durant avec le président de l’Assemblée.
Il reste que l’ouverture d’une session extraordinaire de la Chambre constitue un revirement, par rapport à des prises de positions antérieures des trois présidents, et serait une véritable aubaine pour l’opposition, qui cherche à faire voter des propositions de loi contrecarrant des décisions ministérielles (taxes sur les véhicules, médias, loi sur les élections municipales).
Comme à l’accoutumée, c’est le ministre de l’Information qui a rendu compte des travaux du Conseil des ministres. Celui-ci s’est tenu en l’absence de MM. Walid Joumblatt, Yassine Jaber, Ayoub Houmayed et Farouk Barbir.

Kfarfalous «fermement tenu» par l’armée

— Au sujet de la situation au Liban-Sud et dans le caza de Jezzine, le ministre de l’Information a noté que «les prétextes avancés par Israël pour justifier ses agressions répétées, qui visent des civils libanais et leurs biens, sont rejetés». Au sujet des «nouvelles de presse» relatives à un nouveau retrait de l’armée israélienne de la région de Jezzine, M. Sabeh a affirmé que les «services compétents» suivent la question de près, et que le gouvernement prendra position à ce sujet,«une fois que les faits seront éclaircis et en temps opportun». «Dans 48 heures», précise-t-on officieusement. De bonne source, on apprend que le président du Conseil aurait demandé au ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, de ne pas s’étendre sur la question des craintes soulevées, dans la région de Jezzine, par le retrait-surprise de l’ALS de la région de Jezzine, et l’idée de voir le Hezbollah combler le vide sur le plan de la sécurité. M. Salem aurait même évoqué la perspective d’un exode de la population.
Toutefois, le chef du gouvernement aurait fourni des assurances à ce sujet, affirmant que l’état de la sécurité dans la région de Kfarfalous était «fermement tenu» par l’armée. Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, devait également avoir l’occasion de développer ses vues sur le sujet.
Par ailleurs, M. Hariri s’est félicité des résultats obtenus par le comité de surveillance de l’arrangement d’avril 96, et de la «parfaite coordination» dont ont fait preuve les délégations libanaise et syrienne.
— Au sujet des appels à la désobéissance civile, M. Sabeh a affirmé que le chef du gouvernement a annoncé que les mesures de sécurité et les mesures judiciaires vont successivement entrer en application, se félicitant au passage que la mise en place du dispositif militaire se soit déroulé sans accroc, tout en rappelant que l’objectif visé est «de mettre un terme à tous les désordres». Le Conseil des ministres a ensuite pris connaissance de la bouche des ministres de l’Intérieur et de la Défense de certains détails des mesures prises.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a insisté sur la nécessité de respecter les règles en vigueur dans l’adjudication de travaux publics, conformément à une décision antérieure. Il a ensuite décidé d’aller de l’avant dans l’exécution des plans de développement spéciaux décidés pour les régions de Baalbeck-Hermel. Il a, en outre, décidé de trouver les moyens de donner suite aux revendications des ouvriers municipaux.
Après avoir pris connaissance, de la bouche du ministre de l’Education, du niveau de réussite aux épreuves officielles, le Conseil des ministres a décidé de remettre en vigueur le régime des deux sessions, pour l’année en cours, plutôt que d’abaisser à 6 ou même 5 la note de rattrapage.
Le Conseil des ministres a enfin approuvé plusieurs points de son ordre du jour, et notamment deux accords de prêts portant sur le financement et l’équipement d’écoles techniques et professionnelles (Banque islamique) et le projet d’adduction d’eau pour le Grand Beyrouth (Fonds koweitien). Le Conseil des ministres a également approuvé un projet de loi autorisant le gouvernement à signer un accord pour la garantie des investissements entre le Liban et l’Allemagne.
Les sujets de l’heure, le Sud, Jezzine et l’appel à la désobéissance civile, ont été au centre d’un Conseil des ministres de soixante minutes qui s’est achevé sans décisions importantes. Le chef du gouvernement a ensuite pris l’avion pour la Sardaigne, où il passera quelques jours de repos avant de rentrer au Liban dimanche. M. Hariri a laissé en suspens une question...