Fouad Saad : le retour des populations déplacées en panne

M. Fouad Saad, ancien député d’Aley, a affirmé hier que le processus de retour des populations déplacées vers la montagne était actuellement «en panne» et a imputé aux autorités la responsabilité de cette situation.
M. Saad s’exprimait à l’issue d’un entretien à Dimane avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir.
Le premier ministre Rafic Hariri «a annoncé que l’argent allait être disponible et il semble qu’un nouveau prêt est attendu. Entre-temps, les populations déplacées le sont toujours et le problème reste entier sept ans après la fin de la guerre», a déclaré M. Saad.
«Or, les nouvelles générations ne se connaissent pas, d’où le danger que représente tout retard dans le retour des familles déplacées sur le plan de la coexistence», a-t-il souligné.
«Beaucoup de choses se disent dans la presse et on voit des inaugurations et des poses de première pierre. En dépit de tout cela, le processus de retour des populations déplacées est en panne. Il n’a jamais vraiment fonctionné auparavant, mais aujourd’hui, il est en recul», a-t-il estimé.
«Il est vrai qu’un certain nombre de personnes ont pu toucher des avances de la Caisse des populations déplacées mais rien n’a été fait pour reconstruire l’infrastructure, de sorte qu’il n’y a ni écoles, ni dispensaires médicaux et l’économie rurale est demeurée morte», a relevé l’ancien député.
Selon lui, jusqu’ici, «moins de 10% des familles déplacées sont retournées chez elles». «Même ces 10% pensent aujourd’hui au départ en raison des conditions de vie», a-t-il indiqué.
«L’argent disponible a été gaspillé de manière incroyable. 450 millions de dollars ont été réutilisés dans des secteurs qui n’ont à voir avec les populations déplacées», a-t-il affirmé. «Ce chiffre, selon lui, est de l’aveu même du président de la Caisse (le député Antoine Andraos, qui a démissionné de son poste depuis son élection au Parlement) à qui j’impute cette responsabilité parce qu’il sait comment cet argent a été gaspillé et pourquoi lui-même avait accepté que ces sommes soient transférées ailleurs».
En conclusion, M. Saad a critiqué «l’arbitraire» des dirigeants et les a accusés de considérer que leur volonté était «supérieure à la loi».