Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Lahd n'exclut pas une solution séparée pour Jezzine Le chef de l'ALS lie la réouverture du passage de Kfarfalous à des conditions précises

En l’absence de développements sécuritaires notables au cours des dernières quarante-huit heures dans la région méridionale du pays, les feux de l’actualité ont été centrés hier sur le volet politique du dossier du Liban-Sud. Dans une déclaration à la presse, le commandant de «l’Armée du Liban-Sud», le général Antoine Lahd, a ainsi évoqué, pour la première fois, la possibilité de dissocier le cas de Jezzine du contentieux de la 425, et donc de la situation dans le reste du Liban-Sud. Une telle dissociation est, certes, sujette à certaines conditions, souligne le général Lahd qui se déclare par ailleurs favorable, sur le plan du principe, à la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous, reliant Jezzine à Saïda.
Ce dernier point est, lui aussi, lié à des conditions pratiques bien précises. Le commandant de l’ALS a ainsi réclamé que la voie de passage de Kfarfalous — dont la réouverture est actuellement préconisée par le pouvoir — soit praticable par tous les Libanais, sans exception, qu’ils soient ou non originaires du Sud. Le général Lahd a souligné, ensuite, que la réouverture de la voie de passage ne devrait pas être exploitée par les miliciens du «Hezbollah» pour mener de nouvelles attaques contre la région de Jezzine. Plus important encore, le général Lahd a réclamé que l’armée libanaise ne soit pas présente dans le «no man’s land» la séparant des premières positions de l’ALS, entre Aïn el-Mir et le secteur de Kfarfalous.
Mais au-delà de ces conditions d’ordre sécuritaire et logistique, la prise de position rendue publique hier par le général Lahd revêt une importance certaine dans la mesure où elle apporte un élément nouveau de taille: Le commandant de l’ALS a ainsi souligné qu’il serait prêt à examiner toute solution au cas de Jezzine préconisée par l’Etat libanais. Allant encore plus loin sur ce plan, et précisant davantage sa pensée, le général Lahd a rappelé au pouvoir qu’il n’existe aucun lien entre la 425 et la situation à Jezzine, puisqu’il n’existe pas de présence israélienne dans la région. En clair, cela signifie que le problème de Jezzine pourrait être réglé, le cas échéant, indépendamment du contentieux de la 425 et de la situation au Sud.
Cette possible dissociation entre le cas de Jezzine et le reste de la «zone de sécurité» a été explicitement évoquée par le général Lahd. Rappelant que les Israéliens n’étaient pas favorables, au départ, à la présence de l’ALS à Jezzine, le général Lahd a laissé entendre qu’il pourrait envisager un retour de Jezzine dans le giron du pouvoir central, indépendamment du reste de la «zone de sécurité», si l’Etat «parvient à nous convaincre qu’il est déterminé et qu’il est en mesure d’assumer entièrement ses responsabilités à l’égard des habitants de la région».
Rappelons que dans une déclaration faite mercredi, le chef de la diplomatie, Farès Boueiz, avait suggéré l’adoption d’une série de mesures pour faire baisser la tension à Jezzine. M. Boueiz avait notamment préconisé une politique visant à ne pas étendre la zone de combats à cette région.
La déclaration du général Lahd a été rapportée hier en fin de matinée par la radio de l’ALS. «Le commandement de l’ALS, a déclaré le général Lahd, avait déjà décidé par le passé de rouvrir la voie de passage de Kfarfalous, à la demande des habitants de Jezzine, d’une part, et des hauts responsables libanais, d’autre part. Nous avions pris cette décision
afin de faciliter les contacts entre la région de Jezzine et la ville de Saïda. Mais quelle fut alors notre surprise de constater que l’armée libanaise avait entrepris de fermer la voie de passage en question au moyen de remblais de terre, pour des raisons que nul n’a pris la peine d’expliquer».
Et le général Lahd d’ajouter: «Maintenant que l’Etat est revenu sur ses erreurs passées et a décidé de rouvrir la voie de passage, le commandement de l’ALS ne peut qu’applaudir à une telle mesure. Nous ne serons pas un obstacle à une telle décision. Nous attendons, au contraire, que l’Etat adopte les mesures concrètes afin que cette décision se concrétise. La seule condition que nous posons pour la réouverture de la voie de passage est que l’Etat traite les citoyens avec respect sur cet axe routier. Nous réclamons aussi que la voie de passage soit ouverte face à tous ceux qui désirent se rendre dans la région de Jezzine, qu’ils soient ou non originaires du Liban-Sud».
«La condition que nous posons également est que les organisations terroristes ne soient pas en mesure d’exploiter l’ouverture de la voie de passage pour se livrer à des agressions et des actes criminels contre la population et les membres de l’ALS, a poursuivi le général Lahd. Nous réclamons en outre qu’aucune force, quelle qu’elle soit, ne se déploie dans la région concernée. Celle-ce doit restée vide (de toute présence militaire), comme elle l’était par le passé, entre les positions de l’armée libanaise à Aïn el-Mir et les positions de l’ALS, près de Kfarfalous. Si cette condition n’est pas respectée, nous nous verrons contraints de fermer la voie de passage et de bombarder toute force qui s’y trouverait présente».
Le général Lahd a par ailleurs affirmé que la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous «ne constitue pas en soi une solution au problème de Jezzine et aux épreuves endurées par ses habitants». «Si l’Etat a une solution susceptible de mettre la région de Jezzine à l’abri des dangers qui la menacent, il devrait dans ce cas nous communiquer une telle solution, a déclaré le général Lahd. En ce qui nous concerne, nous sommes disposés à tout mettre en œuvre afin d’assurer la sécurité des habitants de cette région».
Le commandant de l’ALS a, d’autre part, souligné que «l’Etat est parfaitement conscient du fait qu’il n’existe aucun lien entre la résolution 425 et le cas de Jezzine, du fait qu’il n’y a pas de présence israélienne dans cette région». «La décision de préserver Jezzine fut une décision purement libanaise, a souligné le général Lahd. La partie israélienne n’était d’ailleurs pas favorable, à l’époque, à une telle option. Il reste que cette option reste inchangée et elle ne sera remise en cause que si l’Etat parvient à nous convaincre qu’il est déterminé et qu’il est en mesure d’assumer entièrement ses responsabilités à l’égard des habitants de la région. Dans le cas contraire, nous resterons attachés fermement à nos positions, et nous aurons recours à tous les moyens qui sont à notre disposition afin de préserver la région», a conclu le général Lahd.

Le comité de surveillance
du cessez-le-feu

Signalons, sur un autre plan, qu’au terme d’une nouvelle réunion marathon tenue à Naqoura (la quatorzième du genre depuis le début de l’année), le comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud a renvoyé dos-à-dos, une fois encore, Israël et le «Hezbollah», les accusant d’avoir violé les arrangements d’avril 1996.
Dans un communiqué publié hier à l’aube, le comité a appelé au respect des civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à la retenue afin d’éviter que le cycle de violence ne conduise à l’effritement de l’accord de cessez-le-feu.
Le comité international avait entamé mercredi en matinée à Naqoura une réunion pour examiner deux plaintes libanaises et deux autres israéliennes.
Selon le communiqué, le Comité a admis, à la demande du Liban, que la mort d’un civil libanais septuagénaire, tué samedi par un obus israélien, était «une violation, volontaire ou non, de l’accord d’avril».
Il a également reconnu, suite à une plainte de Beyrouth, que la mort de deux civils palestiniens lundi lors d’un bombardement israélien était une «violation probablement involontaire de l’accord d’avril».
Examinant les plaintes israéliennes, le Comité a établi qu’un civil libanais résidant dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud a été blessé mardi par une roquette Katioucha tirée par un «groupe libanais armé», dans une allusion au Hezbollah. «C’est une violation involontaire de l’accord», souligne le texte.
Le Comité a enfin admis que l’explosion d’au moins une roquette Katioucha mardi en territoire israélien, à deux kilomètres de la frontière internationale, constituait «quels que soient les motifs, une violation de l’accord d’avril 1996».
En l’absence de développements sécuritaires notables au cours des dernières quarante-huit heures dans la région méridionale du pays, les feux de l’actualité ont été centrés hier sur le volet politique du dossier du Liban-Sud. Dans une déclaration à la presse, le commandant de «l’Armée du Liban-Sud», le général Antoine Lahd, a ainsi évoqué, pour la première...