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Actualités - CHRONOLOGIE

Seguin, Madelin : deux logiques économiques

PARIS, 30 Mai (Reuter). — Alain Madelin et Philippe Séguin, nouveau «ticket» de la droite aux élections législatives, se rattachent à deux courants. Le premier, UDF, se réclame du libéralisme, ultra pour certains, le second, RPR, du gaullisme social.
Les deux responsables, déjà réunis derrière Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1995, s’efforcent de gommer leurs divergences, comme ils l’ont fait lors d’un meeting commun à Chambéry, en Savoie.
Le président RPR de l’Assemblée sortante, rappelant qu’il se rattachait à «une tradition différente» de celle d’Alain Madelin, a estimé qu’ils étaient pourtant tous deux «d’accord sur l’essentiel».
«Nous croyons tous deux dans le libéralisme, mais un libéralisme équilibré, tempéré par une protection sociale équitable et efficace, corrigé par le rôle d’impulsion de l’Etat», a-t-il dit.
Alain Madelin milite depuis plusieurs années pour un retour de l’Etat sur ses missions régaliennes, ce qui se traduit par une réduction des dépenses publiques accompagnée d’une baisse des impôts et des charges des entreprises. «Avec la majorité, c’est forcément l’élan de plus de liberté. La liberté d’entreprise, la liberté du travail pour créer des emplois», a souligné récemment le leader libéral.
Pour sa part, Philippe Séguin ne voit pas «dans la baisse systématique des charges une potion magique pour rétablir le plein emploi». Alors que la majorité sortante, sous l’influence des idées d’Alain Madelin, place cette mesure au cœur de son programme économique, avec la relance des investissements, Philippe Séguin envisage également, comme le PS, de stimuler la consommation en baissant la TVA.

Europe sociale

Contrairement aux libéraux, Philippe Séguin estime que la croissance ne permettra pas à elle seule de résoudre le problème du chômage.
Il précise cette pensée dans un compte-rendu élogieux d’un ouvrage du journaliste Alain Lebaube, intitulé «Le travail, toujours moins ou autrement», qu’il a publié jeudi dans «Le Monde des livres». L’auteur, souligne Philippe Séguin, «nous montre que si le chômage a des causes économiques avec la mondialisation, la financiarisation, les évolutions technologiques, les solutions ne sauraient être attendues d’un quelconque retournement conjoncturel, ni cherchées dans le seul champ économique».
Le président de l’Assemblée avait fustigé le 21 mai dans sa ville d’Epinal l’ultralibéralisme, militant pour une Europe sociale, un thème également abondamment développé par le Parti socialiste. «L’ultralibéralisme, c’est la négation même du vrai libéralisme. C’est la liberté sans sa valeur sociale».
En matière européenne, le leader gaulliste, qui avait milité contre le traité de Maastricht en 1992, estime que la mise en œuvre de la monnaie unique ne doit pas être dictée uniquement par des considérations financières, mais doit être un instrument au service de l’emploi en Europe.
«Il ne faut pas une approche d’apothicaire sur les conditions d’entrée dans l’euro. Le maximum de pays doivent y participer. Il ne faut pas non plus gérer la monnaie unique avec comme seule préoccupation la lutte contre l’inflation», souligne-t-il, estimant qu’il faut mettre dans le traité que «l’emploi est la priorité des priorités».
Alors qu’Alain Madelin s’inspire des modèles libéraux développés aux Etats-Unis sous Ronald Reagan et au Royaume-Uni sous Margaret Thatcher, Philippe Séguin se fait l’apôtre d’une troisième voie «pour l’Europe face au modèle anglo-saxon victorieux, mais inacceptable, et au-delà d’un modèle allemand mal en point».
PARIS, 30 Mai (Reuter). — Alain Madelin et Philippe Séguin, nouveau «ticket» de la droite aux élections législatives, se rattachent à deux courants. Le premier, UDF, se réclame du libéralisme, ultra pour certains, le second, RPR, du gaullisme social.Les deux responsables, déjà réunis derrière Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1995, s’efforcent de gommer leurs...