Joumblatt : le Liban, un détail face aux problèmes du monde arabe

«Qui est votre président de la République, Elias Hraoui ou Hafez el-Assad?»
«Je n’ai pas de peine à répondre que c’est Elias Hraoui, mais il faut regarder plus loin. Le Liban est un détail face à tous les problèmes que le monde arabe aura bientôt à connaître».
C’est le ministre des Déplacés M. Walid Joumblatt qui a répondu en ces termes au journaliste qui l’interviewait samedi, sur la chaîne «Orbit» et qui a été relayée au Liban par la «Future Télévision».
Pour expliquer ses absences répétées des Conseils des ministres, M. Joumblatt a expliqué que «ces réunions sont, dans leur majorité ternes» et a affirmé que «les grandes décisions se prennent entre les membres de la troïka qui, finalement, leur font jouer lors des réunions le rôle de faux témoins».
Il a expliqué aussi que «la stabilité actuelle du régime libanais est due essentiellement à l’intervention syrienne qui a réussi à désarmer les milices» mais qu’il «reste fragilisé tant qu’il est soumis aux exigences des statuts confessionnels qui bloquent son arrimage arabe».
M. Joumblatt a promis de divulguer, un jour, les détails de l’assassinat de son père, soulignant que son affectivité ne pouvait entraver son action politique.
«La cause arabe et nationale est plus importante que l’assassinat de Kamal Joumblatt, je suis sincère en disant cela. Les assassins de mon père je les ai rencontrés, je leur ai serrés la main, j’ai oublié et j’ai pardonné», a-t-il ajouté.
M. Joumblatt a souligné qu’il était plus facile d’avoir «un dialogue avec le Saint-Siège qu’avec Bkerké».
Abordant la question de la présence syrienne au Liban, il a appelé à un dialogue interne sur tous les aspects positifs et négatifs de cette présence.
«La présence syrienne au Liban reste un des points essentiels et stratégiques qui divise les Libanais. Des forces américaines se trouvent en Allemagne et en France, et personne n’y évoque cette question de souveraineté et d’indépendance. Si on allègue que les troupes syriennes doivent se retirer d’après les termes de l’accord de Taëf, bien d’autres clauses de cet accord n’ont pas été appliquées, notamment en ce qui concerne l’élimination du confessionnalisme politique. Cet accord constitue un tout, son application ne peut être électrique», a-t-il précisé.
M. Joumblatt a accusé, enfin, certains services sécuritaires libanais de créer un climat de tension entre Libanais et Syriens, donnant en exemple la vague d’arrestations entreprises à la suite de l’attentat contre un bus syrien\",10,",1,",,390,INTERVIEWS"