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Actualités - CHRONOLOGIE

Défilé de personnalités à Bkerké Harb réclame, sans trop y croire, le départ du gouvernement

La visite du pape Jean-Paul II au Liban, les 10 et 11 mai, a été au centre des entretiens que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eus avec de nombreuses personnalités qu’il a reçues hier à Bkerké. D’autres sujets d’actualité ont été également évoqués, comme les municipales, les élections syndicales ou la situation socio-économique dans le pays, notamment par le chef du PNL, M. Dory Chamoun, et le député Boutros Harb.
Le député de Batroun a renouvelé ses critiques à l’égard du gouvernement, réclamant de nouveau la formation d’une nouvelle équipe ministérielle «homogène et capable d’offrir des solutions aux problèmes dans lesquels les Libanais se débattent». Il a en outre exprimé son hostilité vis-à-vis d’un nouveau projet de naturalisation, affirmant sa détermination à le combattre.
Le défilé de visiteurs au siège patriarcal maronite a commencé tôt le matin. A 9h, M. Chamoun, accompagné par M. Elias Abou Assi, membre du conseil supérieur du PNL, a été reçu par Mgr Sfeir pour un entretien d’une heure.
Interrogé à sa sortie de Bkerké au sujet de la prochaine visite du souverain pontife, M. Chamoun a rappelé qu’il avait exprimé son opposition au principe de la visite. «Mais maintenant que le Saint-Père est attendu dans le pays, nous nous devons d’accomplir notre devoir à son égard et lui réserver le meilleur accueil possible», a-t-il déclaré.
Prié de commenter la situation au Liban à la lumière du report des municipales et du climat dans lequel les élections syndicales se déroulent, M. Chamoun a répondu ironiquement: «Je ne vois rien de mal surtout que le président Hariri détient trois doctorats (honoris causa). Il semble que tout va pour le mieux».

Harb: «Nous ne
plaisantons pas...»

Interrogé à son tour, M. Boutros Harb a souligné que s’il avait réclamé le départ du gouvernement, c’est parce qu’il a «prouvé qu’il était incapable de gérer les affaires du pays». «Je m’étonne qu’on puisse dire dans ce cadre qu’il s’agit de plaisanterie: nous ne plaisantons pas en évoquant des questions nationales», a-t-il ajouté, en réponse au chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, qui avait qualifié de «plaisanteries» les informations relatives à un changement de gouvernement.
Selon le député de Batroun, «le gouvernement actuel a échoué dans tout ce qu’il a entrepris sans compter qu’il a violé des dispositions de la Constitution et des textes - lois et qu’il a tenté de faire appliquer à sa guise certaines lois. Il suffit ainsi de mentionner la décision du Conseil d’Etat au sujet du contrôle imposé aux émissions retransmises par satellite (VOIR PAGE 2) et qui conforte notre point de vue sur l’illégalité d’un tel contrôle».
M. Harb a réitéré son appel à un changement du gouvernement et à la formation d’un Cabinet «homogène, capable d’offrir des solutions aux problèmes dans lequel les Libanais se débattent et non pas de les exacerber». Il a toutefois admis qu’il est difficile qu’une telle éventualité soit réalisée. «Les circonstances ne sont peut-être pas propices à un changement gouvernemental, mais nous nous devons d’attirer l’attention sur ces points et de faire assumer au gouvernement et à la majorité qui l’appuie la responsabilité de la situation actuelle», a-t-il fait valoir.

Les «dangers» de
la naturalisation

Par ailleurs, le député de Batroun a exprimé son scepticisme quant à l’organisation des élections de conseils municipaux et de moukhtars, estimant que le pouvoir «ne veut pas d’un scrutin dont les résultats iraient à l’encontre de ses intérêts et qui seraient au profit de l’opposition».
Il a ensuite indiqué qu’il avait débattu avec le patriarche Sfeir d’un nouveau projet de naturalisation. Il a rappelé son opposition farouche au décret sur base duquel la nationalité libanaise avait été accordée à de «nombreuses personnes qui ne la méritaient pas». Après avoir indiqué que le nouveau projet «part du principe qu’il faut accorder la nationalité à certains chrétiens pour établir l’équilibre» communautaire, M. Harb a précisé que l’acceptation de ce principe «équivaut à une reconnaissance tacite de la précédente opération de naturalisation». Il a réaffirmé qu’il «combattra» le nouveau projet en «exposant les dangers qu’entraîneraient de nouvelles naturalisations».
En ce qui concerne la visite du pape, M. Harb a souligné son importance, en raison de «l’appui moral» qu’elle représente pour le Liban et pour les Libanais. «Lorsque le souverain pontife se rend dans un Etat dont la souveraineté est spoliée, il affirme la nécessité de créer les conditions qui permettront à ce pays de la récupérer. Nous savons que le Liban est occupé et que la volonté nationale est spoliée en raison de circonstances connues. Aussi, la visite du pape n’offrira qu’un appui moral au Liban et aux Libanais», a-t-il estimé, soulignant la nécessité de considérer le bref séjour papal au Liban comme un «facteur positif» et appelant les Libanais à participer massivement à cet événement.
Parmi les visiteurs du patriarche Sfeir, MM. Harès Chehab, Toufic Hindi, le syndicaliste Maroun el-Khawli, (membre de la Confédération générale des syndicats sectoriels) qui a passé en revue avec le chef de l’Eglise maronite le climat dans lequel les élections syndicales se déroulent, le brigadier Adnane Chaabane et une délégation de la commission de catéchisme de la paroisse de Lattaquieh.
Mgr Sfeir a aussi reçu MM. Wadih el-Khazen et Samir Germanos pour des entretiens axés essentiellement sur la prochaine visite du pape. M. Germanos a également évoqué avec le patriarche le report des municipales et la démission du président du Conseil constitutionnel, M. Wajdi Mallat, et a exprimé son appui aux positions adoptées par Mgr Sfeir à ce sujet.
La visite du pape Jean-Paul II au Liban, les 10 et 11 mai, a été au centre des entretiens que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a eus avec de nombreuses personnalités qu’il a reçues hier à Bkerké. D’autres sujets d’actualité ont été également évoqués, comme les municipales, les élections syndicales ou la situation socio-économique dans le pays,...