Avant son départ hier pour Washington, M. Netanyahu avait exclu un arrêt des travaux à Har Homa tout en affirmant le «droit d’Israël à construire» dans les implantations israéliennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
En revanche, le premier ministre israélien a suggéré de réduire l’ensemble du processus de paix, qui doit s’étaler sur deux ans, à six mois de pourparlers intensifs pour définir le statut définitif des territoires palestiniens.
Selon les estimations de l’ambassadeur d’Israël à Washington, Eliahu Ben Elissar, évoquées hier par la radio publique israélienne, «de fortes pressions seront exercées sur Israël par l’administration américaine».
La presse israélienne a unanimement fait état dimanche d’une «discussion très dure» en fin de semaine à Washington entre le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. Mme Albright aurait notamment exigé le gel de la colonisation et l’accélération du programme de construction promis aux habitants arabes de Jérusalem-Est.
Les objectifs déclarés
Autant dire que M. Netanyahu ne s’attend pas à une partie de plaisir lors de sa rencontre d’une heure aujourd’hui à la Maison-Blanche avec le président Clinton.
Avant cette rencontre, il aura rencontré à Rochester (Minnesota) le roi Hussein de Jordanie, qui vient de subir une opération de la prostate et devrait lui demander de faire un geste en faveur des Palestiniens.
«Le temps des gestes de bonne volonté envers les Palestiniens est révolu», avait déclaré jeudi M. Netanyahu devant des militants de son parti, le Likoud.
Selon ses objectifs déclarés, M. Netanyahu refuse la création d’un Etat palestinien et entend maintenir la mainmise d’Israël sur l’ensemble de Jérusalem, sur les colonies de la vallée du Jordanie en Cisjordanie et sur une large ceinture de sécurité longeant la Ligne verte qui sépare l’Etat hébreu des territoires arabes occupés en 1967.
Le premier ministre est accompagné à Washington de ses proches collaborateurs, notamment MM. Danny Naveh, secrétaire du cabinet, et Meïr Dagan, conseiller à la lutte antiterroriste, ainsi que M. Dore Gold, son conseiller diplomatique, l’avocat Yitzhak Molkho et Yaacov Berdugo, bras droit du chef de la diplomatie David Lévy.
M. Lévy s’est entretenu hier à Jérusalem avec M. Angel Miguel Moratinos, envoyé spécial de l’Union européenne, d’une tentative européenne parallèle de relance du dialogue israélo-palestinien.
Le ministre palestinien de l’Education supérieure, Hanane Achraoui, a devancé samedi la délégation israélienne à Washington pour prendre connaissance de l’initiative de paix américaine.
«Nous voulons que la position palestinienne soit prise en considération. Nous sommes prêts à discuter toute idée ou proposition afin de réactiver le processus de paix», a-t-elle déclaré.
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