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Actualités - CHRONOLOGIE

Le fossé reste entier entre Netanyahu et Arafat Dennis Ross rentre à Washington les mains vides (photos)

Dennis Ross, que Bill Clinton a dépêché mercredi au Proche-Orient pour tenter de renouer les fils du dialogue entre Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, est reparti hier soir pour Washington sans avoir pu obtenir d’eux un compromis.
Le premier ministre israélien a annoncé avoir été informé vendredi à Jérusalem par l’émissaire américain que le chef de l’OLP, rencontré par M. Ross la veille à Rabat, avait promis que le terrorisme cesserait, mais le premier ministre a affirmé ne pas se contenter de cette promesse.
M. Arafat, qui, en regagnant Gaza, s’est arrêté à Tunis pour voir le président Ben Ali et certains dirigeants de l’OLP encore réfugiés dans la capitale tunisienne, a démenti aussitôt avoir chargé M. Ross d’un tel message.
Depuis la décision du chef du Likoud d’entamer la semaine dernière les travaux d’un nouveau quartier juif dans la partie arabe de Jérusalem, un attentat-suicide a coûté la vie à trois Israéliennes à Tel-Aviv, et les intégristes de Hamas ont promis d’en commettre d’autres.
M. Netanyahu, qui accuse le chef de l’OLP d’avoir donné son feu vert à la violence, exige de lui «une action immédiate et concrète» contre le terrorisme, faute de quoi il se refuse à envisager la poursuite du processus de paix. Yasser Arafat se défend d’encourager la violence et souligne qu’elle découle du blocage politique.
«Si nous constatons un changement fondamental dans la période à venir, nous serons en mesure de remettre sur les rails le processus de paix, a assuré M. Netanyahu, mais ce qui nous intéresse à l’heure actuelle ce ne sont pas des assurances verbales formulées à Rabat mais des paroles et des actes ici, car c’est ici que le terrorisme éclate».
A Tunis, Marouane Kanafani, porte-parole du chef de l’OLP, a démenti que ce dernier ait transmis une quelconque assurance de ce genre à M. Ross «car la position du président et de l’Autorité palestinienne est claire sur cette question et n’a nullement besoin d’être réitérée».
Le «Monsieur Proche-Orient» du département d’Etat, que M. Netanyahu a reçu durant trois heures en compagnie des ministres israéliens des Affaires étrangères et de la Défense, repart donc les mains vides de sa mission-éclair puisque, de surcroît, il ne peut se prévaloir d’aucun geste israélien.

Mutisme prudent

Avant son arrivée au Maroc, mercredi, les analystes du Proche-Orient jugeaient à sa portée d’obtenir un engagement clair de l’OLP à lutter de toutes ses forces contre le terrorisme en échange d’une promesse de l’Etat hébreu de ne plus prendre d’initiative unilatérale nuisible au processus de paix.
Mais le chef du Likoud a douché cet espoir en démentant que le coordinateur de la politique américaine au Proche-Orient lui ait demandé un geste de réciprocité:
«Je n’ai pas reçu pareille requête. Je tiens à dire que nous n’avons parlé que de la question du terrorisme. Nous n’avons pas du tout évoqué les modalités du processus diplomatique en cours».
M. Ross, qui ne s’est pas départi d’un mutisme prudent sur le fond de ses entretiens, a déclaré que le président Clinton et son secrétaire d’Etat, Madeleine Albright, qui n’exclut pas de se rendre elle-même dans la région, «tiennent à étudier son rapport avant de décider quelles seront les mesures les plus appropriées».
Mais le «pompier américain» du Proche-Orient a admis implicitement revenir bredouille de Jérusalem en ajoutant: «Une chose est claire au moment de mon départ, c’est qu’il est essentiel de rétablir le calme».
L’agitation palestinienne dans les territoires occupés ou autonomes s’est en effet poursuivie hier, pour la neuvième journée consécutive et, à Hébron, les soldats israéliens ont tiré des balles réelles et de caoutchouc sur des manifestants qui leur lançaient des pierres, faisant quelque 25 blessés.
Sur l’esplanade du Temple, à Jérusalem, des Palestiniens ont également lapidé des policiers israéliens à l’issue de la grande prière du vendredi, mais ceux-ci, qui ont dû évacuer les juifs priant au Mur des Lamentations, se sont abstenus de riposter. Certains d’entre eux ont même été légèrement blessés.
Dennis Ross, que Bill Clinton a dépêché mercredi au Proche-Orient pour tenter de renouer les fils du dialogue entre Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, est reparti hier soir pour Washington sans avoir pu obtenir d’eux un compromis.Le premier ministre israélien a annoncé avoir été informé vendredi à Jérusalem par l’émissaire américain que le chef de l’OLP, rencontré...