Oscars du cinéma : "The English Patient" grand favori (photo)

LOS ANGELES (Etats-Unis), 23 Mars (AFP). — Le Tout-Hollywood se retrouve lundi soir à Los Angeles pour couronner les meilleurs films de 1996, à l’occasion de la remise annuelle des Oscars du cinéma, dont le grand favori est cette année un film britannique, «The English Patient».
Quelque 75 millions d’Américains doivent suivre cette grand-messe du cinéma et, à travers le monde, les téléspectateurs de quelque 90 pays vont eux aussi contempler Mel Gibson, Michael Douglas, Sandra Bullock, Nicole Kidman et beaucoup d’autres, remettre aux lauréats une statuette plaquée or de 33 centimètres de haut baptisée Oscar.
«The English Patient» (le Patient anglais) est le favori de ces récompenses décernées pour la 69e fois par l’Académie des arts et des spectacles du cinéma. Ce conte d’amour romantique durant la Deuxième Guerre mondiale est en lice pour douze Oscars, dont ceux du meilleur film, du meilleur metteur en scène, du meilleur acteur, de la meilleure actrice et du meilleur second rôle féminin.
Parmi les autres favoris, «Fargo», comédie policière à l’humour noir, a été sélectionné dans sept catégories, tout comme «Shine», évocation d’un pianiste australien atteint d’une maladie mentale. Ensuite, avec cinq sélections, on trouve «Secrets and Lies» (Secrets et Mensonges), film britannique déjà couronné par une Palme d’Or au festival de Cannes, et «Jerry Maguire», comédie dans la tradition hollywoodienne, avec Tom Cruise dans le rôle titre.
De tous ces films, «Jerry Maguire» est le seul qui soit un pur produit des grands studios américains. Les autres sont des productions indépendantes, souvent mises en scène par des étrangers avec des acteurs peu connus du grand public.
Ainsi, le seul des cinq candidats à l’Oscar du meilleur metteur en scène qui soit né aux Etats-Unis est Joel Coen («Fargo»).
Parmi les autres, Milos Forman, réalisateur de «The People v/s Larry Flynt», histoire des démêlés judiciaires du fondateur de la revue pornographique Hustler, est d’origine tchécoslovaque. Anthony Minghella («The English Patient») est britannique, tout comme Mike Leigh («Secrets and Lies»). Scott Hicks, réalisateur de «Shine», est australien.

Des nouveaux venus

Parmi les acteurs et actrices en lice, la plupart sont des nouveaux venus. Le Britannique Ralph Fiennes est sélectionné pour la première fois pour l’Oscar du meilleur acteur, tout comme les Américains Woody Harrelson («Larry Flynt») et Billy Bob Thornton («Sling Blade») et l’Australien Geoffrey Rush. Tom Cruise est lui candidat pour la deuxième fois.
Pour l’Oscar de la meilleure actrice, la Britannique Emily Watson est nominée pour son premier rôle au cinéma dans «Breaking the Waves», histoire d’un amour absolu mis en scène par le Danois Lars von Trier.
Ses compatriotes Kristin Scott Thomas («The English Patient») et Brenda Blethyn («Secrets and Lies») sont également candidates pour la première fois, tout comme Frances McDormand («Fargo»). Diane Keaton est en revanche une habituée et elle avait obtenu un Oscar en 1977 pour «Annie Hall».
Pour le meilleur film étranger, la France, avec «Ridicule», est en compétition avec la Géorgie («A chef in Love», les Mille et une recettes du cuisinier amoureux), la République tchèque («Kolya»), la Norvège («The Other Side of Sunday») et la Russie («Prisoner of the Mountains»).
Au petit jeu des pronostics, tout le monde ou presque s’accorde à prédire que Lauren Bacall, étoile du cinéma depuis 1944 mais qui n’avait jamais été sélectionnée aux Oscars, va être enfin couronnée, à l’âge de 72 ans. Elle est en lice pour l’Oscar du meilleur second rôle féminin dans «The Mirror Has Two Faces» (Leçons de séduction), de Barbra Streisand.
Une autre vedette de ces Oscars devrait être Madonna. Bien que «Evita», le film dont elle est l’interprète, ait été boudé, elle viendra interpréter une chanson du film en lice pour un Oscar et dont le titre semble être un appel à de futures récompenses: «You Must Love Me» (vous devez m’aimer).