Municipales : l'opposition chrétienne dénonce les manoeuvres du pouvoir

Le Rassemblement national (groupant les différentes composantes de l’opposition chrétienne) a tenu hier au siège du Parti national libéral, à Sodeco, une réunion sous la présidence du leader du PNL, M. Dory Chamoun. Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le «Rassemblement national» a dénoncé les manœuvres du pouvoir concernant les prochaines élections municipales, soulignant qu’une fois de plus les dirigeants s’emploient à reporter jusqu’à la dernière minute la publication de la loi sur les municipales, comme ce fut le cas lors des dernières élections législatives.
«Les règles de la démocratie, souligne sur ce plan l’opposition chrétienne, imposent que les lois électorales soient soumises à l’opinion publique bien avant le scrutin afin que les électeurs et les candidats puissent se préparer à la campagne. Autrement, les élections risqueraient d’être faussées à la base». Le Rassemblement national a d’autre part contesté la décision du pouvoir de limiter à un court laps de temps (jusqu’à la fin du mois de mars) le délai accordé pour l’acquisition de la carte électorale.


L’opposition Kataëb

Le problème des municipales a également été évoqué lors de la réunion de l’opposition Kataëb qui s’est tenue au domicile de l’ancien président du parti, le Dr Elie Karamé, en présence de M. Antoine Jazzar, membre du conseil municipal de Beyrouth. Le communiqué publié à l’issue de la réunion rejette le projet du gouvernement visant à faire de la capitale une seule circonscription électorale pour les élections municipales. «Une telle option, souligne l’opposition Kataëb, provoque un déséquilibre et fausse, au départ, la représentativité des membres du conseil municipal. Ces derniers devraient être élus sur base des circonscriptions et des secteurs définis par l’article 12 du décret législatif 118/1977».
L’opposition Kataëb s’est déclarée opposée, d’autre part, au projet de loi (préconisé par le cabinet Hariri) visant à abolir le poste de mohafez de Beyrouth et celui de président du conseil municipal afin de créer un poste de secrétaire général qui serait rattaché au premier ministre. «Ce projet constitue une atteinte à la volonté des électeurs de Beyrouth, souligne l’opposition Kataëb. Cette proposition a pour conséquence de transformer le président du conseil municipal (de Beyrouth) en un fonctionnaire relié à une haute autorité administrative, ce qui ne manquerait pas de paralyser le travail municipal dans la capitale à chaque crise ministérielle».
Après avoir souligné que toutes les communautés et toutes les fractions locales devraient être représentées au sein du prochain conseil municipal de Beyrouth, l’opposition Kataëb a invité le ministère de l’Intérieur à faciliter la participation aux élections municipales des émigrés libanais qui viendraient dans le pays au début de l’été.
Il convient d’indiquer dans ce cadre que l’opposition Kataëb a chargé M. Chaker Aoun de suivre de près le dossier des municipales.