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Actualités - ANALYSE

Vers un état des institutions promettent les loyalistes...

Après avoir enterré la troïka M. Nabih Berry «s’engage fermement à promouvoir l’Etat des institutions» affirment ses proches qui indiquent que «les Libanais vont être témoins d’un nouveau système d’action politique marqué par une saine coordination entre les pouvoirs».
Un chance, un spectacle qui sont effectivement à ne pas manquer. Dans l’entourage du président de la Chambre on tient à préciser que ses résolutions ne sont en réalité pas si neuves que cela, qu’elles ne sont pas forcément le fruit de l’art supérieur qui consiste à bien capter les messages des décideurs et que «c’est justement pour rendre possible cette refondation, rendue ultra-nécessaire par la gravité de la phase actuelle, que M. Berry s’est résolu à dénoncer la praxis de la troïka et à prendre position sur un certain nombre de sujets qui posent problème sur le plan politique. Dès lors il est hors de question d’un retour en arrière, d’une résurrection de la troïka. Les relations entre les présidents obéiront désormais aux seuls critères objectifs que peuvent dégager les questions, les projets publics à débattre, dans un esprit de coopération certes mais surtout dans le respect du rôle des institutions qui doivent prendre nettement le pas sur les considérations d’influence ou d’intérêt personnelles…» Il n’y aurait donc plus de partage du gâteau, ni au niveau des leaderships ni au niveau des communautés.
Ce rêve à l’Atatürk manque cependant un peu de romantisme sinon de chaleur humaine, dans ce sens que «les frontières étant ainsi fixées, il n’est plus besoin que les présidents se rencontrent à tout bout de champ», expliquent les partisans de M. Berry qui estiment dès lors «improbables d’imminentes retrouvailles» entre leur chef et le président de la République, malgré l’amitié mutuelle que dans leurs derniers propos ils affirment se vouer.
En réalité on s’emploie actuellement en coulisses, indiquent des sources informées, à mettre au point un scénario de rencontre. Le montage est délicat, on s’en doute, car le conflit a été très loin, puisque M. Berry n’avait pas hésité à porter de très graves accusations contre la troïka, affirmant qu’elle avait couvert des concussions comme des magouilles, et ajoutant pour faire bonne mesure que les puissants s’étaient effectivement partagé beaucoup de tartes aux fraises, dont les ondes hertziennes, télé ou radio. Il avait encore pimenté l’affaire, lui donnant un irrémissible tour personnel, en refusant de parler au chef de l’Etat lors d’un Iftar de Dar el Fatwa, en boudant l’Iftar officiel de Baabda, et en s’abstenant de présenter ses voeux au président Hraoui pour Noël et le Nouvel an. Les efforts déployés en vue d’une rencontre par des amis communs, dont le vice-président du Conseil M. Michel Murr, n’ont encore rien donné mais le climat s’est nettement détendu, notamment après la visite de M. Berry à Damas... Ainsi les proches du président de l’Assemblée nationale reconnaissent que le chef de l’Etat syrien, le président Hafez el Assad, a demandé qu’il soit mis un terme à toute guerre verbale entre les dirigeants libanais, ce qui semble chose acquise, et qu’ensemble ils œuvrent pour la promotion des institutions, ce qui reste à voir. Du côté des hraouistes on laisse entendre que, peut-être par esprit collégial, le parrain syrien «conseille vivement qu’on porte un respect spécial à la présidence de la République qui est en quelque sorte l’institution des institutions, qu’elle en symbolise la dignité...». Pour le fond, les Syriens ne cessent de répéter — depuis des années en fait — que les Libanais doivent s’entendre entre eux et réaliser combien leurs querelles sont nocives à l’heure où toute la région évolue sur un fil d’acier.
Quoi qu’il en soit, certains loyalistes espèrent qu’avant son départ dimanche pour Paris «M. Berry, retrouvant les réflexes normaux du savoir-vivre républicain, se rende à Baabda pour y prendre courtoisement congé du chef de l’Etat et lui demander s’il n’a pas un message à lui remettre pour son homologue français, comme le veut la coutume». C’est possible, mais cette sorte d’usages importe peu en principe à un leader politique issu d’une vague peu conformiste, si l’on peut user de cet euphémisme, et qui, à son récent retour du Koweit, n’a pas transmis à Baabda le message habituel de vœux dont l’avait chargé, dit-on, l’émir de cette principauté.

Ph.A-A.
Après avoir enterré la troïka M. Nabih Berry «s’engage fermement à promouvoir l’Etat des institutions» affirment ses proches qui indiquent que «les Libanais vont être témoins d’un nouveau système d’action politique marqué par une saine coordination entre les pouvoirs».Un chance, un spectacle qui sont effectivement à ne pas manquer. Dans l’entourage du président...