DAMAS, 12 Mars (AFP). — La presse officielle syrienne a vivement critiqué mercredi «la politique négative» des Etats-Unis au Proche-Orient, et plaidé pour une poursuite de l’action «positive» de l’Union européenne dans la région.
«Le processus de paix est menacé d’effondrement en raison de la politique extrémiste et intransigeante des dirigeants israéliens et de la politique négative des Etats-Unis qui s’est illustrée dernièrement par le veto utilisé contre un projet de loi dénonçant la colonisation juive» à Jérusalem-Est, affirme le quotidien «Techrine».
«Devant cette attitude américaine négative, contraire à l’esprit du processus de paix et au principe de l’échange de la terre contre la paix, les regards se tournent vers un rôle européen efficace capable de remettre le processus de paix sur les rails», poursuit «Techrine».
Le journal se félicite par ailleurs de la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU prévue mercredi pour discuter de la poursuite des implantations israéliennes à Jérusalem-Est, estimant qu’il s’agit d’«une occasion pour que l’Europe affirme une nouvelle fois son rôle positif» au Proche-Orient.
«Les Arabes prévoient que l’Assemblée générale adopte une position ferme car il est inadmissible que le Conseil de Sécurité soit réduit à l’impuissance et incapable de défendre le droit et de dénoncer l’agression, en traitant Israël selon un critère différent de celui utilisé avec tous les autres pays».
Les Etats-Unis ont bloqué vendredi un projet de résolution européen présenté à l’ONU qui condamnait la politique de colonisation israélienne à Jérusalem-Est.
Evoquant les réserves américaines à l’égard d’une action européenne au Proche-Orient, le journal al-Baas, du parti au pouvoir à Damas, estime pour sa part que «l’administration américaine ne voit pas d’un bon œil le rôle européen, qui commence à devenir efficace».
Le chef de la diplomatie française Hervé de Charette avait effectué la semaine dernière une tournée en Israël, en Syrie et au Liban dans une tentative de relancer les négociations syro-israéliennes, gelées depuis plus d’un an. Il a été suivi par l’envoyé spécial européen pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, qui s’était rendu en Syrie et au Liban pour le même objectif.