«La distribution des produits alimentaires en Irak ne commencerait pas avant le mois d’avril», ont indiqué des sources irakiennes informées. Un responsable de l’ONU à Bagdad a estimé pour sa part que les premières cargaisons de vivres étaient attendues «avant fin mars» en Irak.
Le secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, avait avancé jeudi à Paris la date du 1er mars pour le début de l’envoi des vivres, mais l’ONU à New York a déclaré que c’était «un objectif» et que l’opération «commencera très prochainement».
«Les experts chargés de ce dossier savent pertinemment les difficultés de mettre en marche une telle opération», ont indiqué les sources irakiennes, qui ont accusé de nouveau les Etats-Unis d’«entraver» l’action du comité des sanctions de l’ONU, chargé d’avaliser les contrats pour l’achat de vivres et de médicaments.
Selon la presse irakienne, le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohammad Saïd al-Sahhaf, en visite à New York, a réclamé vendredi l’accélération de l’acheminement des vivres. Il a proposé notamment l’augmentation du nombre d’experts chargés d’examiner les contrats d’achat de vivres et de médicaments et la multiplication des réunions du Comité des sanctions.
M. Yasushi Akashi, sous-secrétaire de l’ONU aux Affaires humanitaires, a annoncé vendredi qu’il avait évoqué avec le ministre irakien «les moyens de régler les quelques derniers obstacles qui demeurent».
L’Irak s’est plaint officiellement auprès de l’ONU des retards enregistrés dans l’acheminement de marchandises, soulignant que plus de deux mois après l’entrée en vigueur de l’accord, ni nourriture ni médicaments n’étaient encore arrivés en Irak.
Les observateurs
de l’ONU
Quelque 56 observateurs chargés de superviser la distribution des vivres se trouvent déjà en Irak, selon l’ONU à Bagdad.
L’ONU prévoit de déployer en Irak 151 observateurs de distribution de vivres, 23 agents de douane chargés de vérifier l’arrivée des denrées et 14 inspecteurs pétroliers qui surveilleraient les exportations de brut sur place. En outre, huit personnes seront basées au siège de l’ONU à New York.
Jusque-là, la commission des sanctions a approuvé 11 contrats pour un montant de quelque 150 millions de dollars.
Le ministre irakien de l’Energie Amer Mohammad Rachid s’était plaint vendredi de la lenteur de cette opération, affirmant que le comité de l’ONU «n’a approuvé jusqu’à présent qu’entre 8 et 10 contrats alimentaires sur les 180 ou 190 soumis par Bagdad».
M. Rachid avait d’autre part réclamé une augmentation des exportations du brut irakien dans le cadre de l’accord avec l’ONU, mais M. Akashi a répliqué que l’accord qui autorise l’Irak à échanger du pétrole contre des vivres pour un montant de 2 milliards de dollars par semestre «est largement suffisant».
L’Irak, soumis à un embargo international depuis son invasion du Koweit en 1990, avait commencé le 10 décembre à exporter des quantités limitées de son pétrole, conformément à l’accord avec l’ONU, qui constitue une première dérogation humanitaire.
Le Conseil de Sécurité doit se réunir le 3 mars pour un examen périodique des sanctions.
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