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Actualités - CHRONOLOGIE

Intellectuels, artistes et sans papiers sont descendus dans la rue Paris manifeste contre la loi Debré (photos)

PARIS, 23 Février (AFP). — Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce week-end à Paris contre un nouveau projet de loi sur l’immigration en cours d’examen au Parlement.
De source syndicale, on estimait le nombre de manifestants à 150.000, alors que la police avait donné dans une première estimation le chiffre de 20.000.
Les manifestants hostiles au texte présenté par le ministre de l’Intérieur Jean-Louis Debré répondaient à l’appel de plusieurs dizaines de collectifs, au premier rang desquels celui formé par 121 personnalités «aux noms difficiles à prononcer», d’associations, syndicats et organisations politiques de gauche.
Les manifestants s’étaient symboliquement donné rendez-vous à la gare de l’Est, «d’où sont partis tant de nos semblables, juifs, métèques, étrangers», soulignaient les «121» dans leur appel à manifester.
Cet «amalgame» fait entre la situation actuelle des immigrants en situation irrégulière avec la déportation des juifs sous l’occupation nazie a été critiqué notamment par de nombreux représentants de la communauté juive et d’associations de déportés. La quasi-totalité des manifestants avaient renoncé à se présenter une valise à la main, à l’instar des déportés de cette époque, comme l’avaient initialement demandé les organisateurs.
Ils ont défilé derrière une grande banderole portant l’inscription «Tous ensemble contre la loi Debré». Dans les premiers rangs, on remarquait la comédienne Emmanuelle Béart — qui avait pris fait et cause l’été dernier pour des centaines de Maliens sans papiers qui avaient occupé une église à Paris —, les chanteurs Patrick Bruel et Enrico Macias, le réalisateur Bertrand Tavernier.
«Nous sommes tous des enfants d’immigrés», affirmait une autre banderole, dans une ambiance haute en couleurs, rythmée par le son de tam-tams et musiques de toutes origines.
Un premier appel à désobéir à la loi Debré si elle était adoptée par le Parlement, lancé le 11 février par une soixantaine de réalisateurs de cinéma pour protester contre l’obligation de déclarer le départ de son hôte étranger prévue dans ce texte, et plus généralement contre les certificats d’hébergement, avait ensuite fait tache d’huile dans les milieux intellectuels et artistiques.
Ce mouvement, dont l’ampleur a visiblement surpris la classe politique, a été rallié ces derniers jours par la gauche. «Si nous revenions au pouvoir, nous abrogerions ce texte», a déclaré le leader du parti socialiste Lionel Jospin, qui participé à Toulouse (sud-ouest) à un rassemblement de 2.000 personnes (1.200 selon la police). Il a estimé qu’il fallait «centrer la lutte contre les filières de travail clandestin».
La mobilisation contre cette loi a été nettement plus faible en province qu’à Paris. Les autorités ont compté 1.400 manifestants à Nantes (ouest), 1.300 à Bordeaux (sud-ouest), 1.200 à Lyon (centre-est), 1.000 à Caen (nord-ouest), environ 500 à Strasbourg (est), les organisateurs donnant en général des chiffres deux fois plus élevés. 300 personnes seulement se sont rassemblées à Marseille (sud-est).
Le projet Debré renforce l’arsenal contre l’immigration clandestine, mais la majorité a reculé sur son premier article, qui obligeait les personnes hébergeant des étrangers soumis à visa à déclarer leur départ.
Le gouvernement et sa majorité s’appuient pour leur part sur les sondages pour montrer que l’opinion publique est plutôt d’accord avec eux. Une enquête Sofres publiée par le quotidien «Le Figaro» indique que, même si 50% des personnes interrogées se disent favorables à la pétition des intellectuels, 61% sont hostiles à leur appel à la désobéissance civique, et 68% considèrent que la lutte contre l’immigration clandestine «est un moyen efficace pour favoriser l’intégration des étrangers en situation régulière».
Le parti gaulliste RPR a par ailleurs fait tirer à deux millions d’exemplaires un tract soulignant la nécessité de soutenir le projet Debré qui, selon lui, «vise à faire respecter les lois de la République et à mieux combattre l’immigration clandestine».
PARIS, 23 Février (AFP). — Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce week-end à Paris contre un nouveau projet de loi sur l’immigration en cours d’examen au Parlement.De source syndicale, on estimait le nombre de manifestants à 150.000, alors que la police avait donné dans une première estimation le chiffre de 20.000.Les manifestants hostiles au texte présenté par...