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Actualités - CHRONOLOGIE

Au milieu de sévères mesures de sécurité La Chine se referme pour les funérailles de Deng Xiaoping (photo)

PEKIN, 23 Février (AFP, Reuter). — Une Chine en pleine ouverture s’est repliée sur elle-même pour rendre hommage à Deng Xiaoping, dont les funérailles se dérouleront mardi sans la présence d’aucune personnalité étrangère. En choisissant de ne pas déroger aux traditions, le secrétaire général du Parti communiste Jiang Zemin, successeur de Deng, a renoncé, ce faisant, au prestige que lui aurait conféré la présence de chefs d’Etat et de gouvernements s’ils étaient venus honorer la mémoire d’une des figures marquantes du XXe siècle (LIRE P. 10 L’ENSEMBLE DE NOS INFORMATIONS).
Cette décision «prouve que la Chine n’est pas encore aussi ouverte qu’elle voudrait le faire croire», ou qu’en tout cas «le Parti communiste a gardé la même mentalité qu’il y a vingt ans, malgré l’ouverture de la société», affirmaient certains observateurs.
Ces avis sont toutefois contredits par des politologues chinois et des diplomates étrangers.
«Jiang Zemin n’a pas voulu innover» par rapport aux précédents créés par les funérailles du premier ministre Zhou Enlai en janvier 1976 et du président Mao Tsé-Toung en septembre de la même année, a affirmé Song Xinning, vice-président du département de Politique internationale de l’Université du Peuple.
«C’était trop risqué. Cela aurait pu lui attirer quelques bénéfices diplomatiques, mais aussi des ennuis sur le plan intérieur», a-t-il ajouté.
Si Jiang Zemin avait invité des étrangers, «on l’aurait accusé de ne pas respecter les dernières volontés de Deng qui voulait des obsèques sobres et de vouloir récupérer la mémoire du défunt à son avantage exclusif», a ajouté M. Song.
Selon certains diplomates, le gouvernement chinois a préféré se tenir aux usages établis «par crainte de devoir essuyer un refus de certains dirigeants étrangers».
«Pour beaucoup d’opinions occidentales, Deng Xiaoping est resté l’homme de Tiananmen», le mouvement démocratique réprimé dans le sang en juin 1989, a affirmé un diplomate européen.

Prévenir une
explosion populaire

«Certains dirigeants auraient pu avoir des réticences à se rendre à Pékin, d’autant plus que la Chine vient d’essuyer une flopée de critiques pour sa décision d’abroger une série de lois garantissant les libertés civiques à Hong Kong», la colonie britannique qui sera rétrocédée à la Chine le 1er juillet, a ajouté le fonctionnaire.
D’autres analystes pensent que la discrétion voulue par la direction chinoise pour les funérailles semble plutôt viser à prévenir une explosion populaire.
Le jour des
Morts

Le pouvoir a en effet en mémoire les débordements qui suivirent la mort de l’ancien chef du parti Hu Yaobang en avril 1989 et qui donnèrent naissance au mouvement de Tiananmen.
Il se rappelle aussi le Jour des Morts du 5 avril 1976, lorsque une manifestation à la mémoire de Zhou Enlai Place Tiananmen a tourné à l’émeute.
Deux hommes ont été interpellés par la police dimanche sur la Place Tiananmen après la découverte dans un sac d’un pistolet et d’un fusil, sans qu’il soit possible de dire s’il s’agissait d’armes véritables. Cet incident s’est produit alors que les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées.
La Chine a décrété six jours de deuil officiel pour Deng Xiaoping, dont les cendres seront exposées mardi au Palais du Peuple, siège du Parlement, avant d’être dispersées dans la mer.
PEKIN, 23 Février (AFP, Reuter). — Une Chine en pleine ouverture s’est repliée sur elle-même pour rendre hommage à Deng Xiaoping, dont les funérailles se dérouleront mardi sans la présence d’aucune personnalité étrangère. En choisissant de ne pas déroger aux traditions, le secrétaire général du Parti communiste Jiang Zemin, successeur de Deng, a renoncé, ce...