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Actualités - CHRONOLOGIE

Serbie : la victoire de l'opposition aux municipales officiellement entérinée

Le Parlement serbe a adopté hier soir à la quasi-unanimité des députés présents une loi reconnaissant les victoires de l’opposition aux élections municipales conformément aux recommandations de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
La loi a été votée par 128 députés sur 130 présents au moment du vote intervenu après quatre heures de discussions.
L’opposition serbe réunie au sein de la coalition Ensemble et les radicaux ultra-nationalistes de Vojislav Seselj ont boycotté le vote du Parlement qui compte 250 sièges.
Le pouvoir serbe espère que le vote de cette loi mettra fin à une crise de près de trois mois déclenchée par l’annulation partielle des victoires de l’opposition aux élections municipales du 17 novembre.
La loi entérine les victoires de l’opposition dans 14 villes, dont Belgrade.
«Cette loi traduit la volonté définitive des citoyens exprimée lors du 1er et du 2e tours des élections», a déclaré le ministre de la Justice serbe Arandjel Markicevic, peu avant le vote. Un troisième tour organisé par le pouvoir avait été boycotté par l’opposition.
Le ministre a également affirmé que cette loi «n’amnistiait personne». L’opposition a réclamé que les coupables des fraudes électorales soient poursuivis.
Au moment du vote du Parlement, plusieurs milliers de manifestants se dirigeaient vers le centre de Belgrade pour assister au 84e meeting de l’opposition.

Un nouveau ministre
de l’Information

Par ailleurs, Radmila Milentijevic, une fidèle du président serbe Slobodan Milosevic, a été nommée hier au ministère de l’Information l’occasion d’un remaniement du gouvernement serbe.
Mme Milentijevic remplace Aleksandar Tijanic, qui avait démissionné en décembre de ses fonctions pour marquer son désaccord avec les atteintes à la liberté de la presse. «Je refuse de défendre une conception qui, dans le domaine des médias, traite les Serbes comme un peuple qui n’a pas atteint la majorité», avait-il expliqué au moment de sa démission.
Le libre accès aux médias est l’une des principales revendications de l’opposition.
Radmila Milentijevic (65 ans) s’est signalée pendant la crise politique par des attaques contre la presse américaine, accusée de déformer la réalité en Serbie.
Lors d’une interview à une chaîne locale de New York, elle a accusé le New York Times et le Washington Post d’avoir manipulé les chiffres des participants aux manifestations.
«Cela a été fait délibérément pour montrer que Milosevic n’avait pas le soutien de la majorité de la population», avait-elle déclaré dans cette interview, dont la presse serbe a publié de larges extraits. Elle avait aussi estimé que Milosevic sortirait renforcé de la crise et non affaibli «comme les médias américains l’ont écrit».

L’un des leaders de l’opposition, Vuk Draskovic, l’a accusée dimanche dernier d’avoir «soutenu la politique antidémocratique de Milosevic ainsi que la purification ethnique».

Selon sa biographie officielle, Mme Milentijevic a quitté la Yougoslavie en 1953 pour les Etats-Unis. Elle est diplômée d’histoire de l’Université de Columbia et professeur à l’Université de New York.

Elle avait été nommée ministre sans portefeuille en juillet 1992 dans le gouvernement du premier ministre yougoslave Milan Panic, qu’elle avait quitté en novembre de la même année.
Elle avait alors vivement critiqué les méthodes de M. Panic et l’avait accusé de ne pas avoir coopéré suffisamment avec les Serbes de Croatie et de Bosnie.


Le Parlement serbe a adopté hier soir à la quasi-unanimité des députés présents une loi reconnaissant les victoires de l’opposition aux élections municipales conformément aux recommandations de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).La loi a été votée par 128 députés sur 130 présents au moment du vote intervenu après quatre heures de...