Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Les secousses résiduelles se poursuivent..

Un personnage tordant et tordu de la saga d’Asterix, l’incorrigible «Detritus» de l’album «La Zizanie». Sa spécialité: semer la discorde, puis jeter de l’huile sur le feu. Un caractère digne de La Bruyère qui n’est pas sans émules sur la scène locale. En effet, au moment où de petits tremblements de terre viennent fort heureusement — selon les spécialistes — remplacer un fort séisme, certains s’acharnent à secouer encore le temple institutionnel, ébranlé par les querelles entre grands prêtres...
Des politiciens parlent ainsi de la double nécessité de donner effectivement corps à la Haute cour de justice qui peut juger présidents ou ministres, et de constituer une commission d’enquête sur les insinuations de M. Nabih Berry concernant les scandales que la troïka aurait couverts. On s’en doute, ces trouble-fêtes, ces briseurs de trêve ne surgissent pas du néant et leurs affinités connues prouvent qu’en réalité le conflit entre dirigeants se poursuit, même s’ils ont pour leur propre part baissé le volume de la radio en cessant leurs déclarations incendiaires. Il se confirme ainsi que Baabda a demandé à M. Sélim Hoss, qui mène campagne pour la Constitution d’une commission d’enquête parlementaire, de ne pas se décourager, d’aller de l’avant et de tenter d’obtenir que toute la lumière soit faite sur les assertions accusatrices du chef du Législatif.
Ce dernier pour n’être pas en reste a invité l’Assemblée à accélérer la formation de la Haute cour prévue dans l’article 80 de la Constitution qui précise que cette instance sera formée de sept députés et des huit plus hauts magistrats de la République. Ses verdicts pour être exécutoires devront être rendus à la majorité de dix sur quinze. Mais outre la composition de la cour, il reste à fixer la procédure qu’elle devra suivre, par une loi-cadre spéciale. En fait, la législature précédente avait déjà nommé une Haute cour, mais elle n’avait pas eu à se réunir, faute de plaintes sinon de scandales. Le Parlement ayant changé, il faut maintenant désigner de nouveaux membres. Des parlementaires reconnaissent qu’il n’en aurait rien été s’il n’y avait eu le dernier conflit entre présidents. En principe, en effet, l’Assemblée doit expédier une telle formalité de désignation dès sa première réunion, avant même l’élection des commissions parlementaires et du Bureau de la Chambre.
La justice, pour sa part, n’a pas de problème de nomination puisque ce sont ses huit premiers numéros qui doivent être tirés d’office, le plus haut gradé devant d’ailleurs présider la cour, honneur qui ne revient donc pas à un parlementaire.
Donc les passes d’armes entre responsables se poursuivent à fleurets mouchetés et d’une façon indirecte, parce que la trêve ne s’est pas accompagnée d’un traitement des causes du conflit, qu’il n’y a pas eu de réunion de franche explication entre les protagonistes. Les proches du président de la Chambre soulignent ainsi qu’il ne fera rien, bien au contraire, pour que parmi les sept députés appelés à siéger auprès des juges il y ait une majorité d’opposants notoires, hostiles aux détenteurs du pouvoir exécutif. Ces mêmes sources reconnaissent ingénument que, sous la précédente législature, M. Berry avait veillé au contraire pour qu’il n’y ait pas d’opposants radicaux désignés au sein de la Haute cour. Mais les débats risquent d’être chauds au sein même du Parlement car le bloc Hariri et les alliés de Baabda n’y sont pas quantité négligeable, le chef de l’Etat indiquant pour sa part à ses visiteurs que, personnellement, il ne se mêle pas de ces désignations et en laisse le soin à l’Assemblée nationale, par respect pour le principe de la séparation des pouvoirs.
Ceci dit, les partisans de M. Berry ouvrent un autre front, en tirant de nouveau à boulets rouges sur l’un des principaux piliers du haririsme, le ministre Fouad Siniora...

P.A-A.
Un personnage tordant et tordu de la saga d’Asterix, l’incorrigible «Detritus» de l’album «La Zizanie». Sa spécialité: semer la discorde, puis jeter de l’huile sur le feu. Un caractère digne de La Bruyère qui n’est pas sans émules sur la scène locale. En effet, au moment où de petits tremblements de terre viennent fort heureusement — selon les spécialistes —...