La renaissance de Mary Pierce

MELBOURNE, 22 Janvier (Reuter). — «Queen Mary is back»: pour la presse australienne, le grand retour de Mary Pierce, qui affronte jeudi la Sud-Africaine Amanda Coetzer en demi-finale des Internationaux d’Australie, ne fait aucn doute.
D’ores et déjç, la Française peut s’estimer satisfaite de s’être hissée dans le dernier carré, puisqu’elle n’était pas parvenue à aller aussi loin dans un tournoi du Grand Chelem depuis sa victoire à Melbourne en 1995.
Il est vrai que, deux ans après son triomphe dans ce tournoi et après des mois de galère, Pierce joue à nouveau beaucoup mieux.
Depuis son premier tour difficile, gagné en trois sets contre la Russe Elena Likhovtseva, qui l’avait battue l’an dernier au deuxième tour alors qu’elle était tenante du titre, la Française séduit.
Sa victoire, difficile encore, en quart de finale contre la Belge Sabine Appelmans a même démontré qu’elle détenait de vraies qualités de battante. Ces dernières saisons, elle avait plutôt semblé démissionner dès que le sort lui était contraire.
C’est presque à une métamorphose qu’assiste en somme le public de Melbourne après les caprices et les minauderies de la saison passée.
A 22 ans — elle les a fêtés la semaine dernière —, la diva a fait place à une jeune femme plus épanouie. Plus mûre, plus sereine et surtout plus naturelle, la Française surprend.
«Il y a encore quelque temps, je n’auraix jamais gagné un match en étant menée d’un set», a-t-elle avoué mardi après son succès contre Appelmans.
La transformation est telle qu’on se demande si cette force mentale toute neuve n’est pas devenue son atout maître.
Blessée à l’épaule à l’US Open en septembre, elle n’a pas jou du tout la fin de saison. Elle a passé deux mois à Paris sans toucher une raquette mais s’est entraînée avec Jean-Claude Perrin, préparateur physique de l’équipe de France de Coupe Davis.
Désormais rétablie, elle entend bien regagner son rang cette année, même si elle ne se fixe pas d’objectifs précis. «Si je perds unmatch, ce n’est plus la fin du monde. La semaine d’après, il y a d’autres tournois et d’autres occasions de triompher», explique-t-elle.
Le tennis n’est plus son unique raison de vivre. Elle aime à s’accorder du temps libre pour lire, sortir, cuisiner.
Et finalement, son seul objectif avoué cette saison est de se faire connaître du public, de regagner son respect et son affection. Auprès du public australien, c’est déjà fait.