M. Netanyahu a sorti de sa poche un nouvel argument, affirmant qu’Israël conserverait la haute main sur une grande partie de la Cisjordanie, même après une série de retraits militaires prévus par les accords d’autonomie (VOIR PAGE 7).
Des colons juifs et des militants d’extrême-droite ont lancé une campagne contre M. Netanyahu, qu’ils ont pourtant grandement contribué à élire, affirmant que le retrait partiel de Hébron était une «trahison» des idéaux du «Grand Israël».
Cette campagne a trouvé un écho au sein du gouvernement de M. Netanyahu où sept ministres sur 18 ont affirmé qu’ils voteraient contre l’accord sur Hébron, qui semble sur le point d’être conclu après trois mois de négociations.
L’arrangement prévoit un retrait israélien des quatre-cinquièmes de Hébron ainsi qu’une entente sur le calendrier des futurs redéploiements israéliens en Cisjordanie, s’échelonnant en trois étapes de mars 1997 à la mi-1998.
Les ministres contestataires affirment que l’accord ne fournit pas suffisamment de garanties de sécurité pour les quelque 400 colons juifs en armes qui se sont installés au milieu des 120.000 Palestiniens de Hébron.
D’autres ministres refusent qu’Israël prenne des engagements fermes quant au respect des redéploiements ultérieurs, prévus par les accords d’autonomie.
Ce week-end, la presse israélienne a affirmé que jusqu’à 13 ministres pourraient se prononcer contre l’accord en gestation.
Mais M. Netanyahu a apparemment désamorcé la révolte depuis, au cours d’une série de rencontres avec ses principaux alliés de la droite et des partis religieux.
Des choses
surprenantes
Le premier ministre s’est en particulier inscrit en faux contre la position des Palestiniens affirmant qu’ils seront en charge de près de 90% de la Cisjordanie après les trois retraits israéliens.
M. Netanyahu n’a pas donné de chiffre, mais des dirigeants des colons ont assuré qu’en privé, le premier ministre leur avait confié qu’Israël ne céderait pas plus de 10% de la Cisjordanie.
Cette tactique du premier ministre a semblé marcher puisque hier, il était crédité du soutien de 11 de ses ministres.
Le ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani, qui avait menacé de voter contre l’accord, a ainsi assuré que son petit parti, la «Troisième Voie», avait «décidé d’accepter le retrait de Hébron et également les redéploiements ultérieurs» en Cisjordanie.
M. Rafaël Eytan, vice-premier ministre et chef du petit parti d’extrême-droite Tzomet, a affirmé de son côté qu’il avait entendu «des choses surprenantes et positives» lors d’une rencontre hier matin avec M. Netanyahu. M. Eytan, un opposant déclaré au projet d’accord, n’a cependant pas précisé si cela allait le faire changer d’avis.
En dehors du Cabinet cependant, la révolte grondait toujours ouvertement. «Nous devons combattre cet accord», a affirmé M. Uzi Landau, un député Likoud qui préside la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense. Sur le terrain, des dirigeants des colons juifs ont affirmé qu’ils allaient lancer une campagne contre le projet d’accord.
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