TEHERAN, 5 Janvier (AFP). — Deux Iraniens accusés de tentative de renversement du régime islamique et d’espionnage au profit d’Israël et des Etats-Unis ont été exécutés à Téhéran, a rapporté le quotidien «Keyhan».
Hedayatollah Zendeh-Del, homme d’affaires d’origine juive converti à l’islam, et Abolghassem Majd-Abkahi, qui fut un proche de la cour impériale du Chah, avaient été condamnés à mort en juillet par un tribunal révolutionnaire pour avoir constitué un réseau d’escroquerie et d’espionnage «en liaison avec Israël et les Etats-Unis», a précisé le journal.
Le principal condamné, Hedayatollah Zendeh-Del, ainsi que cinq autres inculpés, arrêtés en 1988, étaient présentés comme le «noyau dur» d’un important réseau d’escroquerie au détriment du système bancaire nationalisé pendant la guerre Iran-Irak (1980-88), d’espionnage et de trafic d’armes.
La condamnation à mort de Hedayatollah Zendeh-Del et d’Abolghassem Majd-Abkahi a été confirmée par la Cour suprême, selon le journal qui ne précise pas sous quelle forme la peine a été exécutée. En général, les condamnés à mort en Iran sont exécutés par pendaison.
La sentence a été prononcée à l’issue de plusieurs audiences publiques qui avaient eu lieu de janvier à mars 1996 au siège du tribunal révolutionnaire de Téhéran en présence notamment de la presse.
Outre Hedayatollah Zendeh-Del et Abolghassem Majd-Abkahi, Abdol-Reza Yazdanchenas, ancien officier de l’armée de l’air, était parmi les condamnés à mort du réseau. Le journal ne précise pas le sort de ce troisième condamné.
Les trois autres condamnés s’étaient vu infliger des peines de prison.
Ali Sadafian, membre de l’ancienne garde impériale, a été condamné à 23 ans de prison et 200 coups de fouet, Abdolghafour Sartipi, homme d’affaires, à sept ans de prison et Freidoun Abou-Zia, ancien comédien et interprète, à dix ans de prison et 110 coups de fouet.
Les membres de ce réseau étaient accusés de liens avec des contre-révolutionnaires et notamment des membres proches de l’ancienne famille impériale. Selon l’acte d’accusation, ils entendaient renverser le régime islamique par des actions subversives contre l’économie iranienne et, le cas échéant, par des opérations armées.
Ils étaient également accusés d’avoir collecté des informations militaires confidentielles pendant la guerre Irak-Iran et de les avoir transmises à l’étranger, notamment aux Etats-Unis.
Ils étaient encore accusés de tentative d’introduction d’armes en Iran afin de les mettre à la disposition de contre-révolutionnaires pour d’éventuelles opérations contre le régime.
Ils auraient également versé des pots-de-vin et organisé des contacts entre des prostituées et des employés de banque ou des fonctionnaires de l’Etat afin d’obtenir d’importants prêts bancaires au nom de sociétés fictives.
Les membres de ce réseau étaient accusés d’adultère, de consommation d’alcool et d’opium et de falsification de documents officiels pour sortir du pays une dizaine de personnes, dont des Iraniens, musulmans et juifs, qui avaient été en liaison avec Israël.
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