Dès mercredi matin, un Te Deum sera célébré à la cathédrale par un représentant du Vatican, Mgr Jean-Louis Tauran, qui rappellera «Deo Juvante» («Avec l’aide de Dieu», la devise monégasque) l’attachement de la principauté au catholicisme.
Le prince régnant Rainier III, 73 ans, inaugurera ensuite une statue du sculpteur néerlandais Keez Verkade dédiée à la dynastie, avant un spectacle commémoratif devant illustrer l’histoire monégasque.
Depuis sept siècles, les Grimaldi sont à la tête de Monaco, un territoire de moins de 2 km carrés enclavé dans la riviera française, non loin de la frontière italienne.
A l’origine, il y avait Francesco Grimaldi, guelfe de Gênes et partisan du Pape, qui s’introduit sur le rocher le 8 janvier 1297 à la tête d’une poignée d’hommes déguisés en moines pour en déloger ses rivaux, les Gibelins favorables à l’empereur germanique, qui le tenaient depuis 60 ans.
Au fil de l’histoire, les Monégasques ont souvent été contraints de changer d’alliances et subi les changements de régime en Europe, avant que Monaco ne devienne le royaume incontesté d’une jet-set turbulente, dont la famille Grimaldi, et surtout les princesses Caroline et Stéphanie, 39 et 31 ans, sont des membres emblématiques.
En 1997, la dignité doit pourtant être le maître-mot des cérémonies. Le prince héritier Albert, qui préside le comité d’organisation des festivités, s’est avoué récemment mécontent de l’image de Monaco dans la presse.
«Il faut déployer beaucoup d’efforts pour passer de la chronique mondaine aux pages économiques et politiques», reconnaissait dans une interview le fils de Rainier et de l’actrice américaine Grace Kelly, morte dans un accident de voiture en 1982.
Vedettes du show-business?
Il se plaignait également que sa famille soit «abusivement» traitée à l’égale de «vedettes du show-business», et sa vie privée étalée en public.
De fait, il y a quelques mois, la famille Grimaldi défrayait une nouvelle fois la chronique, à la suite de la publication de photos sans équivoque du gendre de Rainier en galante et illégitime compagnie.
Stéphanie, 31 ans, divorçait en octobre au terme d’une procédure éclair, à peine plus d’un an après son mariage avec Daniel Ducruet, son garde du corps qui lui a donné deux enfants.
Le scandale ainsi rapidement maîtrisé, le 7e centenaire de la dynastie devrait pouvoir être célébré dans le calme, tout au long de l’année.
Une exposition itinérante des œuvres contenues dans les palais monégasques est ouverte depuis le 19 décembre à Rome, avant de se déplacer au printemps à Paris, puis à Monaco. Les autres cérémonies se dérouleront au rythme des événements de la principauté: défilé de voitures d’époque avant le rallye de Monte-Carlo, émission de timbres spéciaux et exposition philatélique, rassemblement des plus beaux voiliers écoles des marines nationales.
«Monaco n’est pas seulement ce lieu de légende où il fait bon vivre», tel est le message qu’entend faire passer Albert, 38, qui voudrait suivre l’exemple du grand-duché de Luxembourg, «dont on parle en termes financiers ou de place européenne sans jamais faire référence à la vie privée des princes».
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