PAR... UNE BOMBE
BELFAST, 2 Janvier (AFP). — L’Armée républicaine irlandaise a signalé sans équivoque le maintien de sa stratégie terroriste à l’aube de 1997 en plaçant une nouvelle bombe en Irlande du Nord, même si celle-ci n’a pas matériellement atteint sa cible.
L’IRA catholique, qui lutte pour la séparation de l’Ulster d’avec le Royaume-Uni et l’unification de l’Irlande, avait averti mardi soir de la présence d’une voiture piégée à Belfast Castle, dans les faubourgs nord de la ville, par des appels téléphoniques aux médias locaux.
L’interlocuteur, qui s’est identifié par un mot codé, précisait que la voiture, avec une mine à bord, avait été volontairement abandonnée pour des raisons de sécurité.
Des sources de la police ont interprété l’avortement de l’attentat comme une conséquence de la forte activité de surveillance militaire et policière en vigueur, en particulier dans le secteur de Belfast, dans la crainte d’un attentat symbolique de l’IRA pour la nuit du Nouvel An.
Pour le chef du premier parti protestant unioniste (pour le maintien de l’Ulster dans le Royaume-Uni), cet attentat manqué confirme que l’IRA «tente une montée en puissance de son activité» terroriste et «rien n’indique qu’elle envisage d’entrer dans le jeu politique».
David Trimble en conclut que les pourparlers sur l’avenir institutionnel de la province en cours à Belfast doivent progresser «entre les partis présents». Le Sinn Fein en reste exclu tant que l’IRA, son aile militaire, n’aura pas décrété un cessez-le-feu définitif.
Le Sinn Fein a mis en cause ces derniers jours la présence au nombre des négociateurs des deux petits partis représentant les paramilitaires du camp opposé.
La trêve
loyaliste
Quoi que les milices loyalistes se tiennent officiellement au cessez-le-feu qu’elles ont décrété en octobre 1994, ouvrant à leurs représentants la porte des pourparlers politiques, deux attentats à la voiture piégée contre des personnalités du Sinn Fein leur ont été attribués les 22 et 28 décembre, dont le premier a fait un blessé.
La trêve loyaliste, sous tension depuis la rupture en février 1996 de celle de l’IRA, l’était plus encore depuis que les républicains, après des attentats à Londres, Manchester et en Allemagne, avaient mené une attaque en Ulster même début octobre.
La campagne de l’IRA reste de basse intensité, avec un bilan total de quatre morts, mais nul ne doute que leur deuxième frappe en Irlande du Nord, même si elle est avortée, va compliquer la tâche de ceux qui s’efforcent de maintenir le cessez-le-feu loyaliste et d’empêcher l’exclusion de leurs représentants de l’arène politique, laissant le champ libre à la seule expression terroriste.
1997 s’ouvre en tout cas sur un échec manifeste des nationalistes qui travaillent à l’abandon de la stratégie non armée dans le camp opposé.
Les plus commentés
Comment les Arabes peuvent-ils dire non à Trump ?
La survie politique, nouvelle priorité du Hezbollah
Washington s’opposerait à un (nouveau) délai pour le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud