Divergences persistantes sur Hébron : le sommet Arafat-Netanyahu reporté (photos)

DIVERGENCES PERSISTANTES SUR HEBRON:
LE SOMMET ARAFAT-NETANYAHU REPORTÉ
Israéliens et Palestiniens ont étalé hier leurs divergences sur Hébron, au lendemain d’un attentat antipalestinien dans lequel un second militaire israélien a été impliqué
Un sommet entre le président Yasser Arafat et le premier ministre Benjamin Netanyahu, pour sceller un accord sur un retrait partiel israélien de la ville et prévu initialement hier, a été reporté de «quelques jours», a-t-on appris de sources officielles à l’issue d’une rencontre entre le médiateur américain Dennis Ross et le chef palestinien.
«Il reste des points à négocier», a déclaré M. Arafat aux journalistes à l’issue de l’entretien qui a duré 3 heures.
Auprès de la présidence du Conseil à Jérusalem, on écartait dans ces conditions une rencontre entre MM. Netanyahu et Arafat.
Le ministre israélien de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani a affirmé qu’il restait au moins trois problèmes en suspens, en rendant visite aux colons de Hébron.
«Il y a des questions difficiles à résoudre à Hébron, notamment le sort de la rue des Martyrs, celui du marché central et enfin la sécurité des colons de Tel-Roumeida», une colline où sont installées sept familles juives extrémistes, a affirmé M. Kahalani.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erekat s’est également montré sceptique sur un aboutissement rapide des négociations.
«Il y a encore des problèmes, sur Hébron même comme la présence internationale (des observateurs) et les patrouilles mixtes, notamment au Caveau des patriarches, ainsi que sur l’après-Hébron, comme les redéploiements ultérieurs», a-t-il dit.
De part et d’autre, on affirmait qu’un sommet Netanyahu-Arafat, présenté comme certain en début de matinée par la radio publique israélienne, dépendait encore du règlement des différends.
«Aucun rendez-vous n’a été fixé pour le moment», a déclaré M. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de M. Arafat.
Les négociations ont gagné en urgence depuis l’attentat à l’arme automatique perpétré mercredi par un soldat israélien sur un marché de la ville, qui a fait six blessés parmi les civils palestiniens
Le président américain Bill Clinton a téléphoné au président Arafat pour lui demander d’accélérer les pourparlers.

Ministres frondeurs

Cependant, le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï et le numéro deux de l’OLP Mahmoud Abbas ont négocié pendant neuf heures, sans résultat apparent, dans la nuit de mercredi à jeudi à Tel-Aviv.
L’auteur de l’attaque de mercredi, Noam Friedman, 22 ans, a affirmé qu’il ne regrettait aucunement son acte, perpétré pour tenter d’empêcher que le contrôle de la majeure partie de Hébron passe à l’Autorité palestinienne de M. Arafat.
Un second soldat israélien a été impliqué jeudi dans l’attentat. La police a affirmé que Noam Friedman avait mis dans la confiance un autre soldat du contingent, Youval Djibri, 21 ans, qui est accusé de n’avoir rien dit.
Le tribunal de Petah Tikva, près de Tel-Aviv , a prolongé de dix jours la garde à vue de Friedman, qui est apparu souriant devant ses juges. Djibri a également été arrêté.
Pendant ce temps, un huitième ministre israélien, sur un total de 18 au Cabinet, a menacé de voter contre l’accord sur Hébron si celui-ci n’obligeait pas l’Autorité palestinienne à livrer à Israël des Palestiniens coupables d’avoir tué des Israéliens.
Le ministre de la Justice Tzahi Hanegbi, considéré comme un proche de M. Netanyahu, a exigé que ce point figure dans la lettre d’accompagnement de l’accord, que les Etats-Unis doivent rédiger pour rappeler à chaque partie ses engagements..