« Nous reconnaissons qu'il existe des violations des droits de l'homme imputables à des pratiques individuelles », a déclaré Zeid al-Hussein, vice-président de la Commission des droits de l'homme d'Arabie saoudite, qui a présenté le rapport de son pays dans le cadre de l'Examen périodique universel (EPU). Mais celles-ci sont à mettre sur le compte des « particularismes religieux et culturels » du pays, une « société tribale caractérisée par des conflits » qui s'est « rapidement transformée » et « a une expérience limitée en matière de droits de l'homme dans leur forme moderne », a-t-il argué.
Sur le fond, l'Arabie saoudite a livré un plaidoyer pro domo sur ses bonnes pratiques, estimant que l'islam et la loi islamique, la charia, accordaient déjà une large place au concept de droits de l'homme.
Citant le cas des violences domestiques, l'une des plaies du royaume selon de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG), M. Zeid a estimé qu'elles étaient notamment liées à une « confusion entre la véritable charia et les coutumes », la première étant supposée protéger les femmes de toute forme d'abus. « Le concept de tutelle (des femmes), par exemple, perd souvent son sens de responsabilité et de prise en charge, et se transforme en domination et en coercition » par l'homme qui l'exerce, a-t-il affirmé. Concernant la situation des quelque huit millions de travailleurs migrants également dénoncée par les ONG, l'Arabie saoudite s'est bornée à relever « la vente de visas de travail », « le paiement à retardement des salaires » ou le « trafic d'enfants à des fins de mendicité ». Selon des ONG, bon nombre de ces migrants, notamment des travailleurs domestiques, sont victimes « de formes extrêmes d'abus et d'exploitation au travail qui se rapprochent parfois de l'esclavage ».