Sur le plan sécuritaire, deux roquettes ont été tirées hier par des Palestiniens depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât. L'État hébreu a aussitôt estimé que le Hamas « joue avec le feu ». « Il semble que le Hamas sabote intentionnellement toute chance que le calme prévale dans le Sud (...) », a déclaré Mark Regev, porte-parole du Premier ministre démissionnaire, Ehud Olmert.
Sur le front diplomatique, l'Égypte s'efforce d'obtenir un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas, qui refusent tout dialogue direct. Mais des diplomates soulignent que les efforts du Caire sont compliqués par les désaccords entre les deux parties sur la nature même et l'étendue d'un accord de trêve. Le Hamas a promis de donner une réponse aujourd'hui à l'Égypte concernant les propositions du Caire. Toutefois, hier, le chef du bureau politique en exil du mouvement islamiste, Khaled Mechaal, a déclaré que le Hamas n'acceptera pas un cessez-le-feu à long terme qui ne comprendrait pas la levée du blocus israélien de Gaza. Dans un discours prononcé lors d'un meeting à Damas, M. Mechaal a indiqué que le Hamas n'avait reçu que de « vagues » propositions de l'Égypte, « peu claires et incomplètes », sans un engagement ferme de la part de l'État hébreu à lever le blocus. « Nous n'accepterons pas de trêve s'il n'y a pas en échange la levée du siège, l'ouverture des passages frontaliers et une accélération de la reconstruction de Gaza », a-t-il dit. En outre, M. Mechaal a souligné que le Hamas poursuivrait sa lutte armée. « La guerre de Gaza a renforcé la confiance populaire dans la résistance comme moyen de libération. Rien d'autre que la résistance ne nous rendra notre terre et notre Jérusalem », a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. Mechaal est revenu sur les divisions palestiniennes, qualifiant l'OLP de « maison (...) dont les institutions ont perdu leur légitimité depuis de longues années ». « Les institutions qui sont contraires à la résistance (...) sont illégales », a-t-il martelé.
Enfin, un procureur turc enquête actuellement pour déterminer si Israël a commis un génocide et des crimes contre l'humanité lors de son offensive à Gaza, a-t-on appris hier de sources judiciaires à Ankara. L'enquête porte sur une plainte déposée par l'organisation de défense des droits de l'homme Mazlum-Der, proche des islamistes turcs.