M. Souhaid a mis en garde sur ce plan contre les défis qui menacent le monde arabe du fait que « les pôles d'influence se sont transposés à des pays non arabes de la région ». Il a exprimé la crainte à ce propos d'un « renforcement d'un axe irano-israélo-turc » au sein duquel le différend porterait sur « l'étendu des zones d'influence de chacune de ces trois parties au détriment du monde arabe ».
M. Souhaid a, par ailleurs, souligné que le régime syrien et l'Iran « ne considèrent pas le Hezbollah comme une formation susceptible d'être un partenaire sur la table des négociations politiques, mais ils le perçoivent plutôt comme un instrument exploité par la Syrie, d'une part, et l'Iran, d'autre part, dans leurs négociations avec les Américains et les Européens ».
Sur un tout autre plan, M. Souhaid a affirmé que la campagne menée par le Hezbollah et le général Michel Aoun contre le projet de bloc parlementaire centriste, au sein de la future Assemblée, vise à « placer le président Michel Sleiman dans une situation difficile et éviter qu'il ne joue un rôle, direct ou indirect, dans les prochaines élections » législatives. Et M. Souhaid de préciser que si le président de la République joue un quelconque rôle dans le scrutin, « il bénéficiera alors d'une certaine assise dans les milieux chrétiens, ce qui se fera au détriment du général Aoun », de sorte que le Hezbollah serait alors réduit à sa seule dimension chiite dans la future Chambre.
Par ailleurs, dans une déclaration à la Voix du Liban, hier, M. Souhaid a souligné que le problème qui se pose actuellement au pays n'est plus tant les armes du Hezbollah, « mais plutôt qui contrôle ces armes » et qui décide de leur utilisation. M. Souhaid a relevé à ce propos que pour Téhéran, le Hezbollah et le Hamas constituent « une tête de pont » dans la région méditerranéenne.