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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Le Hamas compare Erdogan au conquérant de Constantinople

Israël affirme que le geste de colère du Premier ministre turc n'affectera pas les relations avec Ankara.
Le geste de colère du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors du Forum économique mondial à Davos, après un accrochage verbal avec le président israélien Shimon Peres, lui a valu des félicitations du Hamas, de gros titres dans les médias du Moyen-Orient et un accueil en héros dans son pays. « Nous sommes fiers de toi », ont scandé 3 000 militants du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation de M. Erdogan, issue de la mouvance islamiste, qui avaient bravé le froid pour l'accueillir à l'aube hier à l'aéroport d'Istanbul. Le départ précipité de M. Erdogan a été applaudi par le président Abdullah Gül. « Si on manque de respect à l'égard d'un Premier ministre turc, celui-ci ne va pas l'avaler. Il a fait le nécessaire », a déclaré M. Gül, cité par Anatolie. M. Erdogan s'est justifié en disant: « Je ne suis pas un chef de tribu, je suis le Premier ministre de la Turquie. J'ai fait ce que je devais faire. »
À Gaza, le Hamas a salué hier le geste de colère du Premier ministre turc, tout en le comparant au conquérant ottoman de Constantinople. « Le peuple palestinien, la résistance et le Hamas te saluent, Erdogan. Gloire à toi. Nous sommes à tes côtés et aux côtés de la Turquie, depuis Gaza la victorieuse », a dit un chef du Hamas, Khalil al-Hayya, devant des centaines de personnes rassemblées dans l'enceinte du Parlement palestinien à Gaza détruit par une frappe israélienne. « Tu nous rappelles la position glorieuse de tes ancêtres ottomans », a-t-il dit en citant le sultan Mohammad II, dit « le Conquérant », qui a conquis Constantinople en 1453. « Que les dirigeants musulmans écoutent comment l'histoire fait des héros et comment les hommes font l'histoire », a-t-il ajouté.
Le journal al-Khaleej des Émirats arabes unis a fait état de l'esclandre de M. Erdogan en première page, se réjouissant qu'il ait quitté Davos après « avoir dénoncé l'holocauste israélien à Gaza et défendu les Palestiniens ».
En revanche, ce geste a suscité des critiques en Turquie où l'opposition reprochait déjà à M. Erdogan d'avoir apporté son appui au Hamas au détriment d'Israël, principal allié d'Ankara dans la région. L'armée turque, qui coopère étroitement avec l'État hébreu depuis la signature d'un accord en 1996, a évoqué hier les « intérêts » bilatéraux, laissant entendre que les liens ne seraient pas affectés.
Un responsable israélien qui a requis l'anonymat a de son côté affirmé que l'incident de Davos affectera les relations d'Israël avec le Premier ministre turc sur un plan personnel, mais pas avec l'État turc. Erdogan « a violé les règles du jeu diplomatique », a-t-il souligné.
Lancé, lors d'un débat, dans une plaidoirie en faveur de l'offensive menée par son pays dans la bande de Gaza, le président israélien a demandé à M. Erdogan, en élevant la voix et en le montrant du doigt, comment celui-ci réagirait si des roquettes s'abattaient chaque nuit sur Istanbul. M. Erdogan, interrompu par le journaliste qui animait le débat alors qu'il répondait à M. Peres, a quitté avec fracas le Forum de Davos en promettant de ne jamais y revenir, reprochant à l'animateur de ne pas le laisser parler. Il a également tenu des propos acerbes au point de dire à M. Peres : « Vous avez la psychologie d'un coupable (...) Vous savez très bien tuer les gens. »
Plus tard, M. Peres a « regretté l'incident » lors d'une conversation téléphonique, a indiqué M. Erdogan à la presse, hier à son retour en Turquie. La présidence israélienne a en revanche catégoriquement démenti que M. Peres ait présenté des excuses à M. Erdogan comme l'affirmait l'agence turque Anatolie.
Le geste de colère du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan lors du Forum économique mondial à Davos, après un accrochage verbal avec le président israélien Shimon Peres, lui a valu des félicitations du Hamas, de gros titres dans les médias du Moyen-Orient et un accueil en héros dans son pays. « Nous sommes...

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