Le jeune maire de la capitale, âgé de 34 ans, taxe le président Marc Ravalomana de dérive autocratique, tandis que le chef de l'État l'accuse de vouloir renverser l'Exécutif par la force. Les deux hommes ont lancé des appels au calme, mais aucune négociation n'a été engagée. Certains observateurs craignent que cette flambée de violence ne débouche sur une nouvelle crise majeure dans un pays réputé pour son instabilité politique.
Par ailleurs, les pompiers ont découvert hier 37 corps calcinés dans un grand magasin du centre d'Antananarivo incendié lors des manifestations précédentes, ce qui porterait à 39 morts le bilan des violences de la semaine.
La crise politique pourrait affecter le tourisme et détourner les investisseurs étrangers. Jean Ping, responsable de la diplomatie au sein de l'Union africaine, s'est dit « profondément préoccupé » et a exhorté « toutes les parties à mettre fin à la crise par le dialogue et dans le respect de l'ordre constitutionnel et de la légalité ».
Les violences ont éclaté au premier jour de grèves lancées par l'opposition pour protester contre la fermeture en décembre de la station de radio de Andry Rajoelina, après la diffusion d'un entretien avec Didier Ratsiraka, ancien chef de l'État en exil en France.