Des proches et des sympathisants posent derrière une banderole à l'effigie de Cécile Kohler (à gauche) et Jacaues Paris (à droite), détenus en Iran depuis mai 2022 pour espionnage, à l'issue d'un rassemblement de soutien, place du Panthéon à Paris, le 6 juillet 2025. Photo AFP/SEBASTIEN DUPUY
Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi à Paris pour réclamer « la libération immédiate » de Cécile Kohler et Jacques Paris, deux ressortissants français détenus depuis plus de trois en Iran qui risquent la peine de mort.
« On avait un double message », a indiqué à l'AFP Chirinne Ardakani, avocate de la famille de Cécile Kohler. « A l'endroit de l'Etat ravisseur, on dit non au chantage abject et non à la menace de mort », a-t-elle souligné.
« A l'Etat protecteur, la France que nous savons pleinement mobilisée à nos côtés (...) nous disons +ramenez les vite, inconditionnellement mais aussi sans sacrifier ni nos principes ni nos valeurs+ », a ajouté Me Ardakani.
La soeur de Cécile Kohler a, elle, exhorté le gouvernement français pour connaître leur lieu de détention alors qu'ils ont été récemment transférés.
« On ignore toujours leur lieu de détention (...) Il n'y a plus de limite dans la cruauté », a déclaré Noémie Kohler, dénonçant aussi « le chantage à la peine de mort ».
« Ce n'est plus possible. Il faut que ce cauchemar s'arrête maintenant », a-t-elle dit.
Parmi les personnes rassemblées se trouvait Benjamin Brière qui a lui-même passé trois ans (2020-2023) dans les geôles iraniennes.
Cette semaine, la situation de Cécile Kohler et Jacques Paris a pris un nouveau tournant, les deux Français ayant été notifiés de trois chefs d'inculpation passibles de la peine de mort, à savoir « espionnage pour le Mossad », le service de renseignement extérieur israélien, « complot pour renverser le régime » et « corruption sur Terre », a appris mercredi l'AFP auprès d'une source diplomatique occidentale et de l'entourage des détenus.
Jusqu'à présent, l'Iran indiquait seulement que les deux Français étaient accusés d'espionnage, sans jamais préciser pour quel pays. Téhéran n'a pas encore confirmé si de nouvelles accusations ont été portées contre eux.
De tels chefs d'accusation sont une « provocation à l'égard de la France » et un « choix inacceptable d'agressivité », a fustigé Emmanuel Macron. « Je pourrais dire simplement que c'est fantaisiste si ce n'était pas criminel ».
Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans originaire de l'est de la France et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d'un voyage touristique en Iran.