De la fumée s'échappe au loin d'une raffinerie de pétrole après une frappe israélienne sur la capitale iranienne, Téhéran, le 17 juin 2025. Photo Atta Kenare / AFP
Le Commandement national iranien de cybersécurité a accusé Israël d’avoir lancé une « guerre cyber massive » contre les infrastructures numériques du pays, ont rapporté mardi les médias iraniens.
Ces accusations interviennent alors qu’un groupe de hackers opposés au régime iranien, connu sous le nom de Gonjeshke Darande (« Moineau prédateur »), a revendiqué sur les réseaux sociaux une attaque destructrice contre la banque publique iranienne Bank Sepah.
Le groupe, soupçonné de liens avec Israël et déjà à l’origine de précédentes attaques contre l’Iran, affirme avoir ciblé l’établissement en raison de son rôle présumé dans le financement de l’armée iranienne. La plateforme de la banque était inaccessible mardi, et sa filiale basée à Londres, Bank Sepah International plc, n’a pas répondu immédiatement aux sollicitations, selon Reuters.
Selon des médias israéliens, plusieurs clients ont signalé des difficultés à accéder à leurs comptes.
Le groupe Gonjeshke Darande, qui n’a pas réagi aux messages qui lui ont été adressés, s’était déjà illustré en 2022 par une attaque sophistiquée contre une aciérie iranienne, provoquant un important incendie. En 2021, il aurait également été à l’origine d’une cyberattaque ayant paralysé de nombreuses stations-service en Iran.
Des experts en cybersécurité estiment que le niveau de complexité de ces opérations dépasse les capacités habituelles des hacktivistes et pourrait s’apparenter à des actions menées par un État. Israël n’a jamais officiellement reconnu être lié à ce groupe, bien que la presse israélienne l’associe largement à ses services.
« Saboter l’accès aux fonds d’une banque comme celle-ci, ou éroder la confiance dans le système bancaire iranien, pourrait avoir des conséquences majeures », a commenté Rob Joyce, ancien haut responsable de la cybersécurité à la NSA, dans un message publié sur X.
Ces développements surviennent alors que les tensions entre l’Iran et Israël s’aggravent, après des échanges de frappes militaires et de missiles ces derniers jours depuis vendredi.