Ali Baghdadi chez lui à Ansar, le 10 juin. Emmanuel Haddad/L’OLJ
Les yeux brillants d’intelligence, les mains noircies dépiautant des graines de tournesol posées sur son livre de comptes, Hassan Malak accueille les clients de la petite échoppe où il vend du charbon et des narguilés avec de faux airs de moukhtar en ce dimanche 8 juin. Il a beau n’avoir que 18 ans, le benjamin d’une fratrie de Beit Lif, village proche de la frontière avec Israël en grande partie démoli par la guerre, a déjà des années d’expérience professionnelle au compteur. Tel est le lot d’une jeunesse ayant grandi dans une région historiquement marginalisée, à l’ombre d’un conflit leur ayant appris très tôt le deuil, le déplacement forcé mais aussi la capacité d’adaptation.« Je travaillais depuis l’âge de 15 ans dans un atelier de forgeron, ce qui a tant abîmé mon dos qu’un médecin m’a dit d’arrêter. Quand on a été déplacés à...
Les yeux brillants d’intelligence, les mains noircies dépiautant des graines de tournesol posées sur son livre de comptes, Hassan Malak accueille les clients de la petite échoppe où il vend du charbon et des narguilés avec de faux airs de moukhtar en ce dimanche 8 juin. Il a beau n’avoir que 18 ans, le benjamin d’une fratrie de Beit Lif, village proche de la frontière avec Israël en grande partie démoli par la guerre, a déjà des années d’expérience professionnelle au compteur. Tel est le lot d’une jeunesse ayant grandi dans une région historiquement marginalisée, à l’ombre d’un conflit leur ayant appris très tôt le deuil, le déplacement forcé mais aussi la capacité d’adaptation.« Je travaillais depuis l’âge de 15 ans dans un atelier de forgeron, ce qui a tant abîmé mon dos qu’un médecin m’a...
Ils ont eu plusieurs occasions pour refuser le fait accompli de leur parti vendu pour lui dire non, et de refuser de sacrifier leur vie contre quelques dollars. Ils ne l’ont pas fait et se retrouvent piégés par ceux qui leur ont promis victoire ou vierges. Ils n’ont eu ni l’une ni les autres. Les voilà devant une réalité dont tous les patriotes essayaient de leur faire voir avant qu’il ne soit trop tard. Ils refusent toujours s’ouvrir les yeux par peur d’être taxés d’espions et de perdre les quelques dollars, qui leur représentent un privilège pour eux alors que c’est le prix de leur vie.
10 h 31, le 17 juin 2025