
D.R.
La Vie est mal faite de Denis Gombert, Le Cherche midi, 2025, 176 p.
C’est l’histoire de quatre potes qui font leur service national, le dernier puisque la conscription nationale vient d’être abolie. Il y a là Maxime, le narrateur, Castor, un fils d’agriculteurs, Sacha, un bourgeois révolutionnaire, et Madjid, l’apprenti acteur.
Après un entraînement intensif sous les ordres d’un certain Chaput, ils rentrent à Paris pour se dévergonder. Le narrateur fait toutes sortes de rencontres : il éprouve de l’affection pour une fille de joie prénommée Suzy et croise une cartomancienne appelée Louna qui lui prédit… la mort.
La prédiction se vérifie bientôt : le narrateur est atteint d’une maladie incurable qui l’oblige à quitter l’armée et à interrompre ses études de droit. Avec lucidité, il raconte sa lente déchéance, le soutien des membres de sa famille et, surtout, celui de ses trois amis, toujours aussi soudés. Avant de partir, il émet un dernier vœu, inattendu, et demande à un prêtre de l’aider à le réaliser…
Ancien professeur de français et de philosophie, écrivain et éditeur, Denis Gombert signe avec La Vie est mal faite un roman tantôt drôle, tantôt émouvant, écrit dans un style simple et percutant qui n’est pas sans rappeler L’Étranger de Camus. Son sens aigu de l’observation explique la précision de son écriture et les descriptions brèves mais justes qu’il nous offre à chaque page. Son beau roman est un hymne à la jeunesse, à l’amitié et à la vie – bien qu’elle soit « mal faite ».