Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Conflit

Gaza : 600 jours de guerre, la distribution d'aide de la Fondation américaine suspendue après le « chaos » de mardi

L'ONU fait état de 47 blessés lors de la distribution à Rafah, le bureau de presse du gouvernement palestinien évoque trois morts.

Un homme tenant une ration d'aide alimentaire lors d'une distribution à Rafah, le 27 mai 2025. Photo REUTERS/Hatem Khaled

Un haut responsable de l'ONU a dénoncé mercredi comme « une distraction » indigne le nouveau système de distribution d'aide mis en place par Israël dans la bande de Gaza, au 600e jour de la guerre entre Israël et le Hamas, après une distribution chaotique ayant fait au moins trois morts et 47 blessés la veille. Le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d'aide à une société privée est une « une distraction par rapport aux atrocités », a déclaré à Tokyo le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a de son côté annoncé suspendre ses opérations mercredi matin.

Mardi, une distribution d'aide dans un nouveau centre de distribution tenu par la GHF, organisme créé de toutes pièces avec le soutien d'Israël et des Etats-Unis, a tourné au chaos à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur les lieux, selon des journalistes de l'AFP. « Environ 47 personnes ont été blessées », « la plupart par balles », et « les tirs provenaient de l'armée israélienne », a déclaré mercredi matin à des journalistes Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés. De son côté, le bureau de presse du gouvernement de Gaza a fait état de trois tués et 46 blessés. Interrogée par l'AFP sur ces allégations, l'armée israélienne n'a pas répondu immédiatement.

Suite à ce chaos lors de la distribution de mardi, la Fondation a annoncé que ses centres n'ouvriraient pas mercredi matin, rapporte le Haaretz. Cette fermeture, qui intervient alors que la famine et la malnutrition s'étendent, est due à des « dispositions » qui doivent être prises à la suite des événements d'hier, au cours desquels une foule de personnes désespérées de trouver des fournitures après un blocus total de près de trois mois a envahi le centre et le personnel de l'organisation a abandonné son poste. La fondation, soutenue par Israël et les États-Unis, a également déclaré qu'elle travaillait avec diligence pour reprendre la distribution dès que possible.

« Images choquantes »

La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait reconnu « une perte de contrôle momentanée » et l'armée israélienne avait dit avoir procédé à « des tirs d'avertissement » à l'extérieur » des installations de la GHF. Une source militaire israélienne avait néanmoins estimé que la distribution avait été « un succès ».

« Nous avons vu hier les images choquantes (...) C'était chaotique, indigne et dangereux », a déclaré M. Lazzarini à Tokyo. « Le temps presse pour éviter la famine, donc les humanitaires doivent être autorisés à accomplir leur travail salvateur maintenant », a-t-il ajouté, vantant « l'expérience et l'expertise (de l'Unrwa) pour atteindre les personnes dans le besoin ». M. Lazzarini est persona non grata en Israël, qui l'accuse d'ête à la tête d'une « organisation terroriste » liée au Hamas.

Soumis à de fortes pressions internationales, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu'il imposait à la bande de Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le mouvement islamiste palestinien a relâcher les otages qu'il détient encore. Depuis lors, plusieurs centaines de camions d'aide ont été autorisés par Israël à entrer dans le petit territoire dévasté par la guerre et en proie à une situation humanitaire catastrophique. Mais l'ONU dénonce les « obstacles ahurissants » imposés selon lui par Israël et entravant le travail des agences de l'ONU, Israël accusant en retour les Nations unies de refuser « de faire (leur) travail ». La guerre déclenchée par le Hamas est entrée mercredi dans son 600e jour sans espoir de trêve des bombardements israéliens sur Gaza ni de libération des otages détenus depuis l'attaque du mouvement islamiste le 7 octobre 2023.

Soutien aux otages

Dans la bande de Gaza, des frappes israéliennes ont fait 16 morts depuis minuit, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile du territoire. A l'appel du Forum des familles, principale organisation israélienne plaidant pour un cessez-le-feu qui permettrait la libération des otages, des centaines de personnes ont commencé à se réunir à des carrefours en Israël à 06h29 (03h29 GMT), heure à laquelle a commencé l'attaque du Hamas sur le sud du pays il y a 600 jours.

Les manifestants se sont rassemblés le long de rubans jaunes géants, symbole des otages détenus dans la bande de Gaza. Des pancartes ont été placées le long des routes avec le chiffre 600. Les manifestants ont bloqué la principale autoroute urbaine de Tel-Aviv, selon un photographe de l'AFP.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes. Plus de 54.056 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Un haut responsable de l'ONU a dénoncé mercredi comme « une distraction » indigne le nouveau système de distribution d'aide mis en place par Israël dans la bande de Gaza, au 600e jour de la guerre entre Israël et le Hamas, après une distribution chaotique ayant fait au moins trois morts et 47 blessés la veille. Le nouveau modèle promu par Israël et les Etats-Unis consistant à déléguer la distribution d'aide à une société privée est une « une distraction par rapport aux atrocités », a déclaré à Tokyo le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), a de son côté annoncé suspendre ses opérations mercredi matin. Mardi, une distribution d'aide dans un nouveau centre de distribution tenu par la GHF, organisme créé de...
commentaires (0) Commenter

Commentaires (0)

Retour en haut