Le président palestinien Mahmoud Abbas à Baabda, lors de sa rencontre avec son homologue libanais Joseph Aoun. Photo tirée du compte X de la présidence de la République libanaise. @LBpresidency
Les présidents libanais et palestinien, Joseph Aoun et Mahmoud Abbas, ont assuré mercredi à l'issue d'un entretien, qu'il n'y aurait plus d'armes échappant au contrôle de l'Etat au Liban, où le pouvoir n'étend pas son autorité sur les camps de réfugiés palestiniens. Une déclaration faite alors que l'Etat s'est engagé à récupérer le monopole exclusif des armes, que ce soit auprès des factions palestiniennes que celles du Hezbollah.
Cette déclaration a été faite par les deux chefs d'Etat en ouverture d'une visite officielle de trois jours de Mahmoud Abbas au Liban. Il s'agit de la première visite officielle de M. Abbas depuis 2017 au pays du Cèdre, qui abrite quelque 220.000 réfugiés palestiniens vivant dans des camps surpeuplés échappant au contrôle des autorités libanaises. Le président de l'Autorité palestinienne s'est rendu à Baabda dès son atterrissage à l'Aéroport international de Beyrouth, où il a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi.
Dans leur communiqué conjoint à l'issue d'un aparté, les présidents Aoun et Abbas « proclament leur conviction que l'ère des armes échappant à l'autorité de l'Etat libanais est révolue ». La visite officielle de Mahmoud Abbas est centrée sur la question du désarmement des camps palestiniens au moment où le pouvoir libanais veut étendre son autorité sur l'ensemble du territoire national.
Reconnaissance des droits légitimes des pays et peuples de la région
Les deux présidents qui ont rappelé « les relations fraternelles entre les peuples libanais et palestinien » et « leur engagement commun à renforcer la coopération et la coordination entre eux à différents niveaux », ont insisté sur « la nécessité de parvenir à une paix juste et stable dans la région, afin de permettre au peuple palestinien d'établir son État indépendant, conformément aux résolutions internationales ». Ils ont aussi indiqué qu'ils « reconnaissent également à tous les pays et à tous les peuples de la région les droits légitimes qui leur reviennent de droit », comme le précise le communiqué, sans plus de précision. Les deux responsables ont de plus condamné la poursuite de l'agression israélienne contre la bande de Gaza « qui a entraîné de lourdes pertes humaines et une catastrophe humanitaire sans précédent ». Ils ont appelé la communauté internationale « à prendre des mesures immédiates et sérieuses pour y mettre fin et assurer la protection totale des civils palestiniens ». MM. Aoun et Abbas ont souligné dans ce cadre la nécessité « d'activer le rôle des Nations unies et de ses institutions pour assurer la protection du peuple palestinien et veiller au respect du droit international et à la mise en œuvre des résolutions de la légitimité internationale ».
Pression sur Israël
Ils ont enfin condamné les attaques israéliennes répétées contre le Liban et appelé la communauté internationale, en particulier les États-Unis et la France, « à faire pression sur Israël pour qu'il mette en œuvre l'accord de cessation des hostilités conclu en novembre 2024 sous le parrainage des deux pays, notamment le retrait des collines occupées par Israël, le retour des prisonniers libanais, afin de permettre à l'armée libanaise d'achever son déploiement jusqu'aux frontières internationalement reconnues, en application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, dont le Liban s'est engagé à respecter l'intégralité des dispositions ».
Un responsable gouvernemental libanais avait indiqué plut tôt mercredi à l'AFP que M. Abbas évoquerait « la mise en place d'un mécanisme pour rassembler les armes et les retirer des camps ». En vertu d'un accord tacite, la sécurité dans les camps de réfugiés est assurée par des factions palestiniennes, où le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens sont présents.
Garantie des droits des Palestiniens
Interrogé par l'AFP, un responsable du Hamas au Liban, Ali Barakeh, a réclamé une « approche globale » de la question de la présence palestinienne au Liban, qui ne serait pas « limitée au dossier des armes ou de la sécurité ». « Nous respectons la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Liban, mais demandons en même temps la garantie des droits civils et humains » des Palestiniens, auxquels le Liban interdit notamment d'exercer des dizaines de professions, a-t-il dit.
Dans une interview accordée dimanche soir à la chaîne égyptienne « ON TV », le président Aoun avait insisté sur le fait que seul l'Etat devait contrôler « le monopole des armes ». Il a annoncé que l’armée libanaise avait démantelé six camps d'entraînement d'organisations palestiniennes situés hors des camps de réfugiés.
Les autorités libanaises se sont engagées à contrôler l'ensemble du territoire depuis le cessez-le-feu en novembre entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, à l'issue de plus d'un an d'hostilités dont deux mois de conflit ouvert en marge de la guerre à Gaza. L'armée libanaise s'est déployée au Liban-Sud et oeuvre à démanteler l'infrastructure militaire de cette formation libanaise, la seule à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, mais sortie très affaiblie de la confrontation avec Israël.
« L’ère des armes echappant à l’autorité de l’état est révolu » dit il… bah non … nous comprenons que ces gens peuvent posséder des armes du moment que les autorités savent et contrôlent !!! NON, faut que les armes soient retirées de leurs mains … non seulement que les autorités contrôlent et soient au courant des armes que ces organisations possèdent. Soit c’est une erreur linguistique soit … on nous vend du vent et au final , les armes resteront entre les mains des milices avec une différence : les autorités sauront et contrôleront leurs armes ( de loin ou sur papier).
20 h 53, le 21 mai 2025