
Un Palestinien dans les décombres d'une maison de l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, après des frappes israéliennes, le 18 mai 2025. Photo AFP / BASHAR TALEB
L'armée israélienne a annoncé dimanche de « vastes opérations terrestres le nord et le sud de la bande de Gaza », où au moins 50 Palestiniens, dont des enfants, ont été tués dans de nouveaux bombardements, selon les secours. Peu après, elle a indiqué qu'un « projectile » tiré depuis Gaza était tombé « dans une zone dégagée » du sud d'Israël, à proximité du territoire palestinien, et un autre avait été « intercepté ».
L'armée avait intensifié samedi son offensive à Gaza visant, selon elle, à libérer les otages israéliens retenus par le Hamas et à défaire le mouvement islamiste palestinien, une escalade critiquée à l'international. En parallèle, des négociations indirectes se tiennent à Doha pour un cessez-le-feu.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit dimanche ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire. Il a cependant affirmé qu'un tel accord devrait inclure l' »exil » du Hamas et le « désarmement » de la bande de Gaza, des exigences jusque-là rejetées publiquement par le mouvement palestinien.
Le gouvernement israélien avait pourtant approuvé début mai un plan pour « la conquête » du territoire palestinien et un déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation.
C'est une attaque sans précédent du Hamas contre Israël qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023. Les représailles israéliennes ont fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.
Samedi, jour de l'annonce par l'armée israélienne de l'expansion de ses opérations, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a annoncé la reprise « sans condition préalable » des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur. Une source du Hamas au fait des négociations a indiqué dimanche que le mouvement abordait les pourparlers avec « une grande flexibilité ».
« Tous sont morts »
Jusque-là, le Hamas s'est dit prêt à libérer tous les otages enlevés le 7-Octobre dans le cadre d'un accord global mettant fin à la guerre, qui verrait notamment un retrait total israélien de Gaza et exclurait son désarmement.
Le chef de l'armée israélienne, Eyal Zamir, a affirmé dimanche que l'armée allait « offrir une marge de manœuvre à l'échelon politique pour faire avancer tout accord sur les otages ». « Un accord sur les otages n'est pas un arrêt, c'est une victoire. Nous y travaillons activement », a-t-il ajouté.
Israël a repris le 18 mars ses bombardements, après le blocage des négociations pour prolonger une trêve qui a duré deux mois. Depuis le 2 mars, il bloque l'entrée de l'aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza.
Dimanche, au moins 50 personnes ont été tués par les bombardements israéliens, a indiqué la Défense civile, son porte-parole, Mahmoud Bassal, faisant état de nombreux enfants tués. Les bombardements ont visé des tentes de déplacés à Al-Mawassi (sud) et des habitations à Jabalia (nord), Al-Zawayda (centre) et Khan Younès (sud), selon lui.
A l'hôpital Nasser de Khan Younès, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont alignés à même le sol, selon des images de l'AFP. A côté, des proches pleurent. A Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes.
« Je n'étais pas là », raconte en pleurs Warda al-Shaer à Al-Mawassi. « Tous les membres de ma famille sont morts. Il ne reste plus personne. Mes neveux sont morts avec leur père et leur mère. Ma mère est également morte ». L'armée israélienne, qui n'a pas commenté ces attaques, a émis dimanche soir un ordre d'évacuation de plusieurs secteurs dans le sud de la bande de Gaza avant une « frappe forte » qu'elle entendait mener contre les zones utilisées pour les tirs de roquettes.
Hôpitaux hors service
Dans le nord de Gaza, « tous les hôpitaux publics sont désormais hors service », a affirmé le ministère de la Santé du Hamas. « L'occupation israélienne a intensifié son siège, avec des tirs nourris autour de l'hôpital indonésien (à Beit Lahia), empêchant l'arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l'hôpital à fermer », a-t-il ajouté.
A l'étranger, les appels se sont multipliés pour mettre fin à la guerre. Il faut « arrêter le massacre à Gaza », a dit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. « Ca suffit », a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Et ça continue ! Israël habitue le monde à ne voir dans les civils assassinés que des chiffres sans nom, sans parents, sans familles ! J'espère que la conscience (s'ils en ont une) de ces criminels les hantera chaque nuit où ils essaieront de dormir !
21 h 58, le 18 mai 2025