Des soldats libanais et des militaires de la Finul à Kfarchouba, au Liban-Sud, le 26 août 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient Today
Des habitants de Jmaijmeh (caza de Bint Jbeil) ont condamné vendredi ce qu’ils ont qualifié de « violations répétées de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) », accusant la force de maintien de la paix d’« entrer dans la zone sans coordination avec l’armée libanaise et d’empiéter sur des propriétés privées ».
Ces accusations ont émergé après une confrontation au cours de laquelle la Finul a déclaré que l’une de ses patrouilles avait été « attaquée par des civils armés de barres de fer et de haches ».
« Suite aux violations répétées des forces de la Finul, qui sont entrées pour la deuxième fois dans les collines de Jmaijmeh sans coordination avec l’armée libanaise et ont empiété sur des propriétés privées, les habitants se sont précipités pour inspecter leurs terres et ont demandé aux forces de la Finul de se retirer et de ne plus procéder à de nouvelles incursions », indique le communiqué des habitants de la localité. « Cependant, le personnel de la Finul a commencé à se disputer avec les habitants, leur lançant des grenades lacrymogènes et ouvrant le feu. Plusieurs personnes ont été blessées à cause du gaz lacrymogène », ajoute le texte.
Dans un communiqué séparé, le porte-parole de la Finul, Andréa Tenenti, a affirmé que plus tôt dans la journée de vendredi, une patrouille effectuant une activité opérationnelle de routine entre les villages de Jmaijmeh et Khirbat Silm (Bint Jbeil) « a été confrontée à un grand groupe de personnes en civil ». « Ces personnes ont tenté de bloquer la patrouille en usant de moyens agressifs, notamment des barres de fer et des haches, causant des dégâts aux véhicules de la Finul. Heureusement, aucune blessure n’a été signalée ». En réponse, les Casques bleus ont utilisé « des moyens non létaux pour assurer la sécurité des soldats de la paix ainsi que celle des présentes », poursuit le communiqué.
La Finul a confirmé que l'armée libanaise avait été immédiatement informée et s’était rapidement rendue sur les lieux, escortant ensuite la patrouille jusqu’à sa base. La mission de maintien de la paix a souligné que la patrouille avait été planifiée à l’avance et coordonnée avec l'armée.
Dimanche, des dizaines d’habitants de Yater (Bint Jbeil) ont exprimé leur mécontentement à l’encontre des soldats de la Finul, les accusant d’opérer sans être accompagnés par l’armée libanaise. Contactée par L’Orient Today à ce moment-là, la force de l’ONU a rapporté un arrêt inopiné de l’un de ses véhicules et des tensions qui ont été résolues pacifiquement, notamment grâce à l’intervention des troupes.